EADS : vers l’abandon de l’idée d’une “golden share” pour Paris et Berlin

 
 
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Le président du conseil d’administration de EADS, Rüdiger Grube, le 16 juillet 2007 à Amsterdam (Photo : Sven Marquardt)

[24/03/2008 12:09:47] PARIS (AFP)
Le
président du conseil d’administration de EADS,
Rüdiger Grube, se prononce pour interdire l’entrée
d’un investisseur étranger à plus de 15% dans le
groupe européen d’aéronautique et de défense,
plutôt que d’accorder une “golden share” à
la France et l’Allemagne.

Dans un entretien au quotidien britannique Financial Times
paru lundi, M. Grube, qui représente le principal
actionnaire allemand privé de EADS, le constructeur
automobile Daimler, a déclaré que les statuts de
EADS seraient probablement changés pour pouvoir
empêcher “quelqu’un qui voudrait prendre plus de
15% dans le groupe”.

M. Grube préside depuis l’automne dernier un groupe de
travail chez EADS planchant sur l’octroi d’une
éventuelle “golden share” –une action
préférentielle dotée d’un droit de veto,
attribuée aux Etats français et allemands au sein
du géant européen– qui devait présenter ses
résultats lors de l’assemblée générale
ordinaire du groupe, en mai prochain.

“Les principaux actionnaires devraient décider (qui
peut prendre une participation stratégique) et non
quelqu’un qui n’est pas un actionnaire actuellement”,
déclare M. Grube, au journal des affaires britannique.

Aujourd’hui, l’Etat allemand n’est pas présent au
capital. Daimler (15%) associé à un consortium
d’investisseurs (7,5%) incluant des Länder allemands
représente les intérêts allemands. L’Etat
français détient actuellement 15% du capital
d’EADS au sein d’une holding, Sogeade, où il est
associé au groupe Lagardère (12,5% du capital, en
passe de descendre à 7,5%).

Les déclarations de M. Grube au Financial Times vont
dans le sens d’informations divulguées par la presse
allemande ces derniers jours, citant des sources
industrielles, selon laquelle l’idée d’une “golden
share” au sein d’EADS aurait été
abandonnée, au profit d’une limitation des droits de
vote pouvant être détenus par un seul actionnaire
à 15%.

Le 12 mars dernier, le Français Arnaud Lagardère,
gérant-commandité du groupe de médias
Lagardère, actionnaire d’EADS, s’était
déclaré en faveur de la création d’une
“golden share” de EADS, sur laquelle il
espérait un accord dans “quelques semaines”.

 24/03/2008 12:09:47 – © 2008 AFP