Alitalia : Air France-KLM fera vendredi de nouvelles propositions
[25/03/2008 22:05:20] ROME (AFP) ATTENTION – précise qu’une solution sera proposée aux salariés licenciés ///
Le PDG d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta le 19 mars 2008 à Rome (Photo : Damien Meyer)
Le Pdg
d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta a annoncé mardi
qu’il allait soumettre vendredi de nouvelles propositions
aux syndicats de la compagnie italienne Alitalia en vue
d’obtenir leur feu vert à son offre de rachat.
M. Spinetta a dit mardi lors de sa deuxième rencontre
avec les syndicats d’Alitalia qu’Air France-KLM “fera
une proposition d’accord-cadre pour le 28 mars”, a
indiqué une porte-parole de la compagnie franco-néerlandaise.
Cette “ouverture” de M. Spinetta était attendue
par les syndicats qui étaient repartis mécontents
le 18 mars de leur première rencontre sur le volet
social du plan de rachat de la compagnie aérienne italienne.
M. Spinetta a confirmé son engagement total sur un plan
permettant à Alitalia de renouer avec une croissance
rentable et de ne laisser personne au bord de la route, a
ajouté le porte-parole.
Le plan de rachat d’Air France-KLM prévoit 2.100
suppressions d’emplois, le démembrement de la branche
services au sol AZ Servizi et la suppression de
l’activité cargo en 2010.
“Une solution appropriée sera proposée à
chacun des 2.100 salariés –dont 1.600 d’Alitalia et
500 d’Alitalia Servizi– concernés par le plan”,
selon un communiqué d’Air France-Klm publié dans
la soirée de mardi.
M. Spinetta a évoqué devant les syndicats les
adoucissements envisagés de l’offre, en particulier le
transfert possible de 180 jeunes pilotes sur 3 ans
d’Alitalia vers Air France-KLM ou la reprise des
activités d’AZ Servizi (branche services au sol) de
l’aéroport de Rome Fiumicino, selon une source syndicale.
M. Spinetta s’est aussi déclaré “ouvert à
la possibilité de négocier au-delà du 31 mars
à condition qu’Alitalia dispose des liquidités
suffisantes”, a indiqué la source syndicale.
Le 31 mars est la date limite officiellement fixée aux
syndicats pour donner leur réponse au projet de rachat,
leur feu vert étant indispensable pour qu’Air
France-KLM concrétise son offre. Alitalia, détenue
à 49,9% par l’Etat, est au bord de la faillite et selon
l’agence économique RadioCor le Trésor italien
souhaiterait maintenir la date-butoir du 31 mars.
“Il s’agit d’une timide ouverture encore insuffisante
pour que les syndicats revoient leur jugement”, a
réagi le secrétaire national de la Filt-Cisl,
Claudio Genovesi, à l’occasion d’une pause lors de la
réunion avec M. Spinetta.
Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a fait appel
lundi au sens des responsabilités des syndicats
d’Alitalia, leur demandant “de penser à l’avenir de
la compagnie” qui n’avait plus que 282 millions d’euros
en caisse fin janvier.
La ministre chargée du Commerce international et des
Affaires européennes, Emma Bonino, a même
affirmé que la trésorerie n’était plus que
d’une centaine de millions d’euros fin mars.
Les négociations entre syndicats et Air France-KLM sont
compliquées par la campagne électorale pour les
législatives des 13 et 14 avril.
Le leader de la droite italienne Silvio Berlusconi, en
tête des sondages, a prévenu qu’il dirait “un
non sec” à l’offre de rachat d’Air France-KLM s’il
devenait Premier ministre et affirmé qu’il travaillait
à une proposition de rachat par des investisseurs italiens.
Air France-KLM avait auparavant indiqué qu’elle
attendrait le feu vert du nouveau gouvernement pour lancer
effectivement son offre.
“Le destin de cette société qui risque la
faillite car il n’y a pas d’alternative sérieuse à
celle d’Air France ne semble pas intéresser
Berlusconi”, a critiqué mardi le ministre des
Affaires étrangères Massimo D’Alema.
M. Berlusconi est allié au parti populiste et
régionaliste de la Ligue du Nord qui dénonce le
plan d’Air France-KLM et il doit aussi tenir compte des
protestations de son parti dans la région de Milan,
furieuse du retrait d’Alitalia de l’aéroport de
Malpensa à compter de fin mars.