Trichet : l’inflation reste la préoccupation principale de la BCE

 
 
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Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, le 26 mars 2008 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[26/03/2008 13:08:48] BRUXELLES (AFP)
L’inflation
reste la menace principale pour l’économie de la zone
euro, même en période de grande incertitude
liée à la crise financière, a indiqué
mercredi le président de la Banque centrale
européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.

La lutte contre l’inflation à moyen terme est “la
plus haute priorité” de la BCE, a déclaré
M. Trichet devant le Parlement européen à
Bruxelles, alors que les prix à la consommation
atteignent des sommets en zone euro, principalement à
cause de l’envolée des prix des denrées
alimentaires et de l’énergie.

Le taux d’inflation a atteint un niveau record en
février en zone euro, à 3,3% sur un an et devrait
rester nettement supérieur à 2% pendant une bonne
partie de 2008, a répété M. Trichet.
L’objectif de la BCE est un niveau légèrement
inférieur à 2%.

La BCE craint aussi de fortes revalorisations de salaires
pour compenser le renchérissement du coût de la
vie, qui viendraient encore alimenter l’inflation, a
rappelé le Français.

Pour lui, la politique menée par la BCE, qui a
laissé son taux directeur inchangé à 4%
depuis l’automne dernier, est la meilleure réponse
à ce problème. “La politique monétaire
actuelle va contribuer à atteindre notre objectif de
stabilité des prix”, a-t-il réaffirmé,
refusant de suivre l’exemple de la Réserve
fédérale américaine qui a fortement assoupli
les conditions du crédit aux Etats-Unis depuis
l’éclatement de la crise des prêts
hypothécaires à risque (“subprime”) cet
été. La Fed a ramené son principal taux
directeur à 2,25%.

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Un symbole euro devant la Banque centrale européenne à Francfort, en Allemagne, le 28 juin 2005 (Photo : John MacDougall)

Mais la Fed
et la BCE ne font pas face à la même situation
économique et les banques centrales doivent prendre
leurs décisions en fonction de cela, a affirmé une
nouvelle fois M. Trichet. Alors que l’économie
américaine fait face à des menaces de
récession, “l’économie (de la zone euro, ndlr)
a des fondamentaux sains” et une “croissance
modérée”, a-t-il expliqué.

Pour autant, les conséquences de la crise
financière et la flambée de l’euro face au dollar
sont des sujets qui inquiètent également la BCE.

“Je ne dirais pas que le pire est derrière nous”
concernant la crise financière, a affirmé M. Trichet.

Concernant les taux de change, il s’est redit
“préoccupé”, estimant qu’une
“volatilité excessive (…) est
indésirable” pour la croissance. Il a
également répété avoir noté avec
“grande attention” les déclarations de
responsables américains en faveur d’un dollar fort.
Ceci n’empêchait pas le billet vert de remonter
mercredi dans la matinée: un euro s’échangeait
à plus de 1,57 dollar.

 26/03/2008 13:08:48 – © 2008 AFP