Grève contre la réforme portuaire : activité à l’arrêt à Marseille-Fos et au Havre

 
 
photo_1206531004020-1-1.jpg
Des agents portuaires et des dockers tiennent un barrage filtrant à une entrée du port de Marseille-Fos, le 26 mars 2008 (Photo : Boris Horvat)

[26/03/2008 19:06:18] PARIS (AFP) L’appel à la grève de la CGT des ports et docks contre la réforme des ports annoncée en janvier par le gouvernement était très suivie dans la manutention (grutiers et portiqueurs) mercredi, entraînant un quasi arrêt de l’activité portuaire à Marseille-Fos et au Havre.

“On compte 100% de grévistes dans la manutention, tandis que la grève est un peu moins suivie chez les dockers et assez peu suivie chez les administratifs”, a-t-on précisé à la Direction nationale des Ports.

“La grève est largement suivie, à la fois chez les dockers et les personnels des établissements portuaires”, a de son côté déclaré à l’AFP la fédération CGT des ports et docks, premier syndicat du secteur.

A Marseille-Fos, où des grévistes ont installé des barrages filtrants sur les terminaux à conteneurs, la direction du Port autonome a confirmé une activité portuaire à l’arrêt.

Le plan de relance des ports français annoncé début janvier par le gouvernement prévoit une reprise des investissements de l’Etat, un recentrage des ports autonomes sur leurs missions régaliennes et la poursuite du transfert vers le privé des terminaux et de leurs personnels.

Les grutiers et portiqueurs s’opposent en particulier au transfert au privé des activités de manutention, qui concerne 2.000 personnes. Ils ont reçu le soutien des dockers, dont l’activité a été privatisée en juin 1992 et qui dépendent maintenant des entreprises de manutention.

Au Havre, l’activité était également fortement perturbée du fait d’un arrêt de la manutention sur tous les terminaux à conteneurs, selon la direction du port.

A Nantes-Saint-Nazaire, “il n’y a pas d’exploitation sur le port aujourd’hui”, a indiqué à l’AFP la CGT.

photo_1206531479829-1-1.jpg
L’un des terminaux du port autonome de Marseille-Fos, dont l’entrée est bloquée par un barrage filtrant le 26 mars 2008 (Photo : Boris Horvat)

A Dunkerque, seule la partie Est du port était touchée par l’appel à la grève de la CGT, selon direction et syndicat, et des pétroliers étaient bloqués à quai. L’activité transmanche n’était pas affectée et, à Calais, la grève n’avait “pratiquement aucune incidence” sur le trafic.

A Bordeaux, la direction du port faisait état de “100% de grévistes” chez les grutiers et d’une “activité de déchargement totalement bloquée”. A La Rochelle, tous les dockers étaient aussi en grève selon la CGT.

Une réunion nationale était prévue dans l’après-midi au secrétariat d’Etat aux Transports, à La Défense, avec la CGT, le patronat (Unim et Upaccim), ainsi qu’Yves Cousquer, désigné par Dominique Bussereau comme “facilitateur” du dialogue.

“On va mesurer la volonté des acteurs d’engager de vraies négociations”, a déclaré à l’AFP Daniel Lefebvre, secrétaire général de la CGT ports et docks, refusant la perspective “d’une déréglementation totale”.

D’après lui, le gouvernement est “moins catégorique sur le transfert” du reste des personnels qu’en janvier car “il sait que si ce transfert est inscrit dans son projet de loi au printemps, il s’expose à de gros problèmes”.

La CGT est “favorable à un commandement unique (pour les dockers, grutiers et portiqueurs), une organisation du travail harmonisée, et prête à une évolution des textes conventionnels”, convention de la manutention portuaire régissant les relations entre dockers et entreprises d’un côté, convention collective “verte” s’appliquant aux salariés de droit privé des établissements publics (ports autonomes et chambres de commerce et d’industrie) de l’autre.

“Nous allons chercher à établir des passerelles et un chapeau commun”, afin d’harmoniser les temps de salaires et les salaires, a résumé M. Lefebvre.

 26/03/2008 19:06:18 – © 2008 AFP