Alitalia : le nouveau plan d’Air France ne vainc pas l’hostilité syndicale

 
 
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Logos d’Air France et d’Alitalia sur un écran de l’aéroport Malpensa, à Milan, le 13 mars 2008 (Photo : Giuseppe Cacace)

[28/03/2008 22:37:42] MILAN (AFP) Le nouveau plan de rachat d’Alitalia par Air France-KLM remis vendredi aux syndicats n’a pas réussi à vaincre leur hostilité malgré une amélioration du volet social pour le personnel de maintenance.

Le projet d’accord-cadre confirme la suppression de 2.100 emplois mais prévoit l’intégration de 4.190 des 7.400 salariés de l’activité de maintenance AZ Servizi, contre 3.300 environ évoqués précédemment.

La proposition d’Air France-KLM est accompagnée d’une lettre de son Pdg Jean-Cyril Spinetta, décrivant sa “vision stratégique” pour l’avenir de la compagnie italienne.

“Nous ne pouvons aller plus loin sans remettre en cause les fondements mêmes de notre projet pour Alitalia”, souligne M. Spinetta dans cette lettre.

Air France-KLM conditionne le lancement de son offre sur Alitalia au feu vert de chaque catégorie de personnel. M. Spinetta doit se rendre lundi à Rome pour discuter à nouveau avec les syndicats de ce plan, a indiqué une porte-parole de la compagnie franco-néerlandaise.

Les syndicats ont cependant accepté de poursuivre le dialogue avec M. Spinetta.

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Drapeaux syndicaux devant les bureaux d’Alitalia le 28 mars 2008 à l’aéroport de Rome (Photo : Filippo Monteforte)

Soulignant que la nouvelle proposition “reprend en substance ce qui avait déjà été présenté aux syndicats” le 25 mars, huit des neuf organisations syndicales “confirment qu’elles l’estiment insuffisante”, dans un communiqué conjoint.

Elles considèrent cependant “d’une importance fondamentale la poursuite des négociations” afin de “protéger les intérêts de tous les travailleurs d’Alitalia”

La neuvième organisation, le syndicat des pilotes Anpac, se montre encore plus intransigeante.

“Pour nous, pilotes, le plan Air France est fini. C’est un chapitre clos”, a déclaré le président du principal syndicat de pilotes, Fabio Berti, à la télévision.

“Tout ce que nous attendions a, en substance, été confirmé, il n’y a aucune amélioration”, a-t-il ajouté, précisant que l’Anpac est “prêt à affronter le scénario d’une faillite”.

Le projet confirme en particulier la suppression de 507 emplois de pilotes et la fin de l’activité cargo en 2010.

Le syndicat juge en outre que la proposition d’intégrer 180 jeunes pilotes d’Alitalia au sein d’Air France-KLM, à condition qu’ils réussissent les tests de sélection, n’est pas une avancée.

Le secrétaire général de la Cgil (gauche), Guglielmo Epifani s’est montré plus modéré, soulignant que le plan présentait “de nombreux points critiques” mais qu’il faillait faire “tous les efforts pour éviter la faillite”.

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Des employés d’Alitalia le 28 mars 2008 à l’aéroport de Rome (Photo : Filippo Monteforte)

Alitalia est menacée de faillite à court terme. La compagnie devrait décider dans la journée d’accorder un nouveau délai aux syndicats pour négocier avec Air France-KLM, la date-limite initialement prévue étant celle de lundi 31 mars, selon Il Sole 24 Ore. Elle devrait aussi se pencher sur ses besoins financiers à court terme.

La compagnie a demandé un prêt-relais de 300 millions d’euros à l’Etat italien pour tenir jusqu’à la recapitalisation d’un milliard d’euros promise par Air France-KLM en cas de rachat.

En Bourse, le titre a abandonné 37% à 0,40 euro après avoir été suspendu à la baisse pendant la majeure partie de la séance.

Le sort d’Alitalia est au centre de la campagne pour les législatives italiennes des 13 et 14 avril, le chef de la droite Silvio Berlusconi ayant affirmé qu’il s’opposerait au projet d’Air France-KLM. Il a aussi évoqué la mise sur pied d’une contre-offre italienne mais les investisseurs qu’il a nommés ont démenti tout intérêt.

 28/03/2008 22:37:42 – © 2008 AFP