[30/03/2008 19:51:54] PARIS (AFP) Le gouvernement s’est engagé dimanche à généraliser le Revenu de solidarité active (RSA), projet destiné à lutter contre la pauvreté et menacé par les contraintes budgétaires, mais sans donner de date, et en prévenant que des économies devraient être trouvées “ailleurs”. “Bien sûr on va le faire, simplement on le fera dans le cadre de l’engagement qu’on a pris dès 2007 sur les finances publiques, c’est-à-dire pas d’augmentation de la dépense publique”, a déclaré le Premier ministre François Fillon sur TF1, interrogé sur le RSA. “Donc il faut trouver des économies ailleurs pour pouvoir réaliser des réformes sociales”, a-t-il poursuivi. “Toutes les réformes sociales, celle sur le RSA, celle sur le logement, l’augmentation de l’allocation pour les adultes handicapés, l’augmentation du minimum vieillesse, ce sera fait, nous tiendrons nos engagements”, a-t-il ajouté, estimant que “tout ne peut pas être fait en un jour”. L’avenir du RSA, dont le coût et l’efficacité font débat au sein même de la majorité, a reçu également le soutien politique du ministre du Travail Xavier Bertrand qui l’a qualifié sur RTL/LCI dimanche soir “d’excellente idée” qui “marche”, tout en restant évasif sur une date de généralisation. “Bien évidemment qu’il y aura une généralisation”, a déclaré M. Bertrand en présence du Haut Commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch, initiateur du projet et ministre d’ouverture. “Là où ça existe, je sais une chose, c’est que ça marche” a-t-il ajouté, en évoquant son propre département l’Aisne. Un peu plus tôt, le ministre du Budget Eric Woerth avait émis un son de cloche un peu différent, en souhaitant sur BFM que “l’impact budgétaire” du Revenu de solidarité active (RSA) soit mesuré. “Je n’ai pas dit que le RSA allait passer à la trappe”, a-t-il dit. “Il est sur la table”, a ajouté M. Woerth en estimant que ce projet est une “bonne idée”. Martin Hirsch avait craint publiquement la semaine dernière que le Revenu de solidarité active (RSA), ne soit victime des contraintes budgétaires, alors que sa généralisation est en principe prévue début 2009. “Il y a une expérimentation en cours dans 27 départements, il faut tirer les enseignements de l’expérimentation” a ajouté le ministre (…) le débat est ouvert”, a souligné M. Woerth. “Ce n’est pas un gros mot, budget”, a-t-il ajouté. “Il y a des Français qui souffrent parce que ce pays est en déficit”, a-t-il ajouté. Selon le livre vert publié par Martin Hirsch récemment, qui sert de base à une consultation devant aboutir le 15 mai, le coût du RSA généralisé est estimé entre 2 et 3 milliards d’euros. Le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a estimé dimanche que Martin Hirsch, ministre d’ouverture, devrait quitter le gouvernement si son projet de Revenu de solidarité active (RSA) était reporté, synonyme selon lui d’abandon. Interrogé sur cette éventualité, le ministre du budget a botté en touche: “c’est au président et au Premier ministre d’arbitrer”. |
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