Le Premier ministre des Emirats arabes unis en Chine : l’économie d’abord

 
 
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Le Premier ministre des Emirats arabes unis, cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum, le 13 février 2005 à Abou Dhabi (Photo : Rabih Moghrabi)

[31/03/2008 06:51:57] DUBAI (AFP) Le Premier ministre des Emirats arabes unis, cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum, est arrivé lundi en Chine pour une visite officielle à dominante économique qui confirme que les Emirats, comme les autres monarchies pétrolières du Golfe, se tournent de plus en plus vers l’Asie.

A la recherche de sources d’approvisionnement en énergie pour alimenter la croissance phénoménale de son économie, la Chine s’intéresse énormément aux pays du Golfe, à commencer par l’Arabie saoudite, son premier partenaire dans la région.

Mais ces monarchies, alliées des Etats-Unis, regardent elles aussi de manière croissante vers l’Asie, comme l’a montré la visite historique à Pékin du roi d’Arabie Abdallah en janvier 2006, suivie trois mois plus tard par celle du président chinois Hu Jintao à Ryad. M. Hu a ensuite effectué une brève visite dans les Emirats en janvier 2007.

La visite de quatre jours de cheikh Mohammad, qui se rendra à Pékin et à Shanghaï, fait partie de la politique des Emirats d’avoir des relations plus larges au-delà de la région, des Etats-Unis et de l’Europe, selon un analyste du Centre de recherche sur le Golfe, Moustapha Alani, qui mentionne notamment la Chine, le Japon et l’Inde.

“C’est à la base une nouvelle stratégie consistant à regarder vers l’est, après avoir regardé vers l’ouest pendant des années”, dit-il.

Cheikh Mohammad, qui est aussi vice-président des Emirats, sera accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires.

Malgré leur faible population (5,6 millions fin 2006, selon un récent rapport, dont à peine 15,4% d’autochtones), les Emirats font figure de “tigre” au Moyen-Orient, au point d’être désormais la deuxième économie du monde arabe, grâce à une croissance à la chinoise.

Estimée à 8,6% en taux réel en 2007, après avoir atteint 9,4% en 2006, cette croissance pourrait être de 9% en 2008.

Les Emirats sont en tout cas devenus le deuxième partenaire de la Chine dans le Golfe et son premier client dans cette région.

C’est surtout vrai de l’émirat de Dubaï, l’une des sept composantes de la fédération, dont cheikh Mohammad est également le souverain.

Selon des statistiques officielles, les échanges entre la Chine et cet émirat en plein essor aux allures de petit Shanghaï ont grimpé de 47% en 2007 par rapport à l’année précédente pour atteindre 19,4 milliards de dollars, en quasi-totalité des produits chinois importés par Dubaï.

Quelque 2.000 sociétés chinoises sont présentes dans les Emirats.

Les compagnies émiraties ont également réalisé quelles opportunités d’investissement offre la Chine. Le géant portuaire DP World, par exemple, doit construire un terminal de conteneurs à Tianjin (nord-est).

Selon les analystes, la Chine est une bonne alternative car les Etats-Unis sont hostiles aux investissements des pays arabes et l’Europe est saturée.

 31/03/2008 06:51:57 – © 2008 AFP