Infrastructures : la fédération des travaux publics a présenté ses propositions

 
 
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Les ouvriers du chantier du tunnel “double tube” de la ligne à grande vitesse (LGV) destinée au TGV transpyrénéen, le 23 novembre 2007 au Boulou (Photo : Raymond Roig)

[01/04/2008 08:13:03] PARIS (AFP) La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a présenté, mardi, ses propositions pour mettre en oeuvre et financer les soixante projets d’infrastructures issus des décisions gouvernementales et notamment du Grenelle de l’environnement.

“Il s’agit d’accélérer les procédures et de financer les projets pour faire passer les propositions à la réalité”, a résumé Patrick Bernasconi, président de la FNTP, au cours d’une conférence de presse où il a présenté la “vision stratégique pour la construction des infrastructures (routes, rail, voies navigables et aériennes) à l’horizon 2020” de sa fédération.

“Les orientations décidées lors du Grenelle de l’environnement nécessitent de mettre en place une stratégie volontariste”, a-t-il affirmé, évaluant à 92 milliards d’euros les investissements nécessaires sur 20 ans.

Pour les seuls lignes de train à grande vitesse, il faudra un investissement total de près de 30 milliards d’euros pour permettre à près de 9 Français sur 10 d’être à moins d’une heure d’une gare de TGV et couvrir près de 60% des territoires.

Dans un premier temps, la FNTP demande au Parlement de se saisir des soixante projets pour voter un “pacte national des infrastructures de transport” qui définira les projets prioritaires et les inscrira dans une loi de programmation qui sera “évaluée tous les ans” et “révisable tous les cinq ans”.

Mais c’est “le passage à l’acte” qui inquiète le plus les professionnels des travaux publics. Et c’est dans le but “d’accélérer les procédures” et de “raccourcir les délais”, qu’ils proposent de choisir, par projet, une seule collectivité qui deviendrait “chef de file” pour réduire le nombre d’interlocuteurs et “avancer plus rapidement sur les projets”.

Sur le financement, la FNTP fait plusieurs propositions pour trouver des ressources qui “ne grèvent pas trop le budget de l’Etat”.

Il s’agit d’abord d’accroître sensiblement les recettes pérennes de l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF) “qui doit faire face à un programme d’investissement qui dépasse totalement ses capacités financières actuelles”.

La FNTP propose notamment le reversement d’une part plus importante des “amendes-radars” (100 millions d’euros) et celui de la redevance poids lourds (900 millions d’euros) plus long à mettre en place.

“A partir de 2011, l’application d’une taxe poids lourds adéquate en France permettrait de couvrir 1,2 milliard d’euros des 2,1/2,7 milliards d’euors manquants à l’AFITF”, a assuré M. Bernasconi.

Au-delà, la FNTP propose de créer un fonds de capitalisation issu des privatisations, de 5 à 10 milliards d’euros ou encore de rehausser le plafond des Livrets développement durable (LDD, ex-Codevi) et d’utiliser une partie de leurs encours à hauteur de 10 milliards d’euros.

Les partenariats public-privé, qui commencent à se développer en France sur le modèle du système britannique, “ne pourront que jouer un rôle complémentaire”, a assuré M. Bernasconi. “Sans l’appui de l’Etat, nous n’y arriverons pas”, a-t-il insisté.

Le président de la FNTP a indiqué que ces propositions avaient reçu un “excellent accueil” auprès des responsables gouvernementaux et qu’elles étaient actuellement “à l’étude”.

 01/04/2008 08:13:03 – © 2008 AFP