[02/04/2008 13:04:47] DUSSELDORF (AFP) WestLB, précipitée dans la tourmente par la crise financière, n’est pas tirée d’affaire après une perte de 1,6 milliard d’euros l’an dernier, mais préfère se concentrer sur la consolidation en cours dans le secteur bancaire allemand. La banque publique régionale a inscrit en 2007 une nouvelle page sombre de son histoire, renouant avec les pertes abyssales subies entre 2002 et 2004. A l’époque, des investissements hasardeux avaient plombé ses comptes. Cette fois-ci, la troisième banque publique régionale allemande a subi le contrecoup de la crise financière, plus les conséquences de manipulations frauduleuses de certains de ses employés. “WestLB a connu la situation la plus difficile de son histoire” en 2007, a reconnu son patron Alexander Stuhlmann, lors d’une conférence de presse à Düsseldorf (ouest). Elle est pire que prévu, puisque WestLB avait tablé dans un premier temps sur une perte d’un milliard, après un bénéfice de 799 millions en 2006. L’avenir reste sombre pour la “Landesbank”. M. Stuhlmann, qui s’apprête à quitter son poste, s’est dit incapable de fixer “un objectif concret” de résultats pour 2008. Au premier trimestre, WestLB a subi de nouvelles charges liées à la crise financière, mais devrait rester dans le vert, a précisé son directeur financier Hans-Jürgen Niehaus. Cette crise va avoir de lourdes conséquences pour la banque. Elle va supprimer 1.350 emplois d’ici 2010, soit un quart de ses effectifs, ce qui devrait lui permettre d’économiser 300 millions d’euros. Elle a aussi dû appeler à l’aide ses actionnaires, l’Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (avec 38%) et les caisses d’épargne de Rhénanie et de Westphalie (avec plus de 50%). La banque s’est débarrassée de ses actifs à risque, pour environ 23 milliards d’euros dans une structure ad hoc pour laquelle ses actionnaires se sont portés garants à hauteur de 5 milliards d’euros. Cette solution est encore soumise à l’accord de la Commission européenne. Sur cette somme, 3 milliards sont à la seule charge du Land. WestLB ne recevra pas en revanche d’argent frais.
Ce plan de secours a permis à WestLB d’être “stabilisée et par ses propres forces”, a insisté M. Stuhlmann. L’institut, en plus de réduire ses coûts, va se renforcer dans les activités dédiées aux PME, à la clientèle privée et au financement public, source de revenus stables. Il veut aussi redéfinir la mission de sa banque d’investissement pour limiter son exposition à la volatilité des marchés financiers. Ceci devrait permettre d'”augmenter son bénéfice durable de 500 millions d’euros” d’ici 2010, a expliqué le directeur financier Hans-Jürgen Niehaus, rappelant que le bénéfice imposable aurait été compris entre 300 et 400 millions en 2007, hors éléments exceptionnels. Surtout, WestLB veut se concentrer sur la consolidation bancaire actuellement en cours en Allemagne, qui a connu un coup d’accélérateur avec la crise financière. Ceci sera du ressort de son nouveau patron Heinz Hilgert, un ancien de DZ Bank, qui doit prendre ses fonctions début mai. M. Stuhlmann avait fait savoir dès sa nomination comme président du directoire l’été dernier qu’il ne resterait pas en poste longtemps. “Nous voulons bien sûr jouer un rôle actif dans la consolidation des banques régionales”, a-t-il répété à plusieurs reprises. Il a gardé le silence sur un possible intérêt pour IKB, autre banque de Düsseldorf en difficultés. Mais rien de concret ne semble se profiler dans l’immédiat. Une tentative de mariage avec Helaba, banque régionale basée à Francfort (ouest) a déjà échoué à cause de la mauvaise santé financière de WestLB. Un autre scénario souvent évoqué est une fusion avec LBBW, première Landesbank allemande, ou avec BayernLB, aussi durement touchée par la crise. |
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