Alitalia : Air France rejette la proposition syndicale, quitte la négociation

 
 
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Le PDG d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta, le 19 mars 2008 à Rome (Photo : Damien Meyer)

[02/04/2008 18:19:02] ROME (AFP) Air France-KLM a rejeté mercredi la contre-proposition des syndicats sur son projet de rachat d’Alitalia et a quitté la table des négociations, rapprochant un peu plus la compagnie italienne de la faillite.

Le président d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta “a rejeté la proposition et a quitté les négociations”, a déclaré à l’AFP Guido Barcucci, responsable syndical Filt-CGIL.

Les syndicats d’Alitalia demandaient à Air France-KLM de conserver l’intégralité des activités de la compagnie alors que le groupe franco-néerlandais propose d’abandonner à terme l’activité cargo et une partie de la maintenance.

“Je doute que ma société puisse accepter cette proposition”, a dit Jean-Cyril Spinetta, selon des sources syndicales, citées par les agences de presse italienne.

Il doit cependant présenter cette contre-offre à son conseil d’administration, selon M. Barcucci.

“Il faudrait de nombreux mois de réflexion et de travail dont Alitalia ne disposer pas car ses problèmes ne peuvent pas attendre”, a-t-il ajouté, selon ces sources.

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Des salariés d’Alitalia manifestent près du siège de la compagnie à Rome, le 31 mars 2008 (Photo : Andreas Solaro)

Syndicats et direction d’Alitalia étaient en réunion en fin de journée et un conseil d’administration d’Alitalia devrait suivre, selon les agences italiennes. Les syndicats craignent la démission du président d’Alitalia, Maurizio Prato, qui soutient le plan d’Air France-KLM, selon les mêmes sources.

En contrepartie du maintien de la compagnie dans son intégralité, les syndicats proposaient la participation de la holding publique italienne Fintecna à l’augmentation de capital envisagée par Air France-KLM pour que la compagnie franco-néerlandaise puisse limiter son engagement à 1 milliard d’euros.

L’échec de ces négociations intervient en dépit de la mise en garde du gouvernement.

“Si l’offre d’Air France échoue, l’unique proposition d’achat disparaît” et le recours au placement sous administration extraordinaire impliquant une douloureuse restructuration sera inévitable, a averti le ministre de l’Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, lors d’une audition devant les députés.

Le président d’Alitalia avait fixé à ce mercredi la nouvelle date-limite pour trouver un accord.

Alitalia demande un prêt relais de 300 millions d’euros à l’Etat italien pour tenir jusqu’à la recapitalisation d’1 milliard d’euros promise par Air France-KLM en cas de rachat.

“Sans conclusion positive des négociations en cours, un prêt relais – même en ne tenant pas compte de son incompatibilité avec les règles communautaires – ne serait pas possible”, avait prévenu le ministre de l’Economie.

Alitalia disposait d’une trésorerie de 180 millions d’euros fin février et a retrouvé en mars 148 millions d’euros via des crédits d’impôts et des cessions.

M. Padoa-Schioppa avait souligné que la compagnie italienne vivait “aujourd’hui des heures décisives” et qu’un éventuel placement sous administration extraordinaire entraînerait “une restructuration radicale”, bien plus douloureuse qu’une vente à Air France-KLM.

En cas d’échec définitif des négociations, Alitalia serait probablement placée sous la loi Marzano, utilisée en 2004 lors du krach du groupe agroalimentaire Parmalat.

Cette loi prévoit la nomination d’un commissaire extraordinaire chargé d’étudier une éventuelle restructuration du groupe ou la mise en faillite.

Les faillites de la suisse Swissair et de la belge Sabena “donnent une idée du sombre scénario que serait une liquidation”, a souligné le ministre.

 02/04/2008 18:19:02 – © 2008 AFP