[03/04/2008 20:16:26] MILAN (AFP) Le gouvernement italien a annoncé jeudi qu’il allait tenter de renouer le fil du dialogue entre Air France-KLM et les syndicats d’Alitalia pour éviter à la compagnie italienne une mise sous tutelle avec le spectre d’une lourde restructuration ou d’une faillite. Au lendemain de la rupture des négociations sur l’offre de reprise d’Air France-KLM, la compagnie italienne a annoncé la nomination d’un nouveau président, l’avocat et professeur Aristide Police, un expert en droit public et administratif de 39 ans, membre du conseil d’administration, en remplacement de Maurizio Prato qui a démissionné mercredi. Alitalia a aussi annoncé qu’elle tiendrait un nouveau conseil d’administration le 8 avril et qu’elle vérifierait d’ici cette date “l’existence des éléments nécessaires au maintien de la continuité de l’activité”, selon un communiqué diffusé à l’issue de son conseil d’administration. Le titre Alitalia sera suspendu durant cette période. Privé de solution de rechange alors que la campagne électorale pour les élections législatives des 13 et 14 avril complique la situation, le gouvernement italien, actionnaire à 49,9%, veut croire qu’il est possible de relancer l’hypothèse Air France-KLM. Le gouvernement “va vérifier (..) s’il s’agit d’un abandon définitif de l’hypothèse d’un rapprochement entre les deux sociétés ou s’il existe encore une possibilité d’accord avec les syndicats”, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Selon l’agence Ansa, Rome entend trancher d’ici dimanche. Air France-KLM a abandonné les négociations après une contre-proposition des syndicats qui exigeaient du repreneur qu’il conserve l’intégralité des activités de la compagnie et fasse entrer une holding publique à ses côtés dans le capital d’Alitalia. Parallèlement, huit des neuf syndicats d’Alitalia, ont tenu une conférence de presse pour faire part de leur disponibilité à une reprise des négociations avec Air France-KLM ou d’autres investisseurs intéressés. “Nous espérons que la tentative de gouvernement aboutira à une vraie négociation. Nous ne voulons pas d’un paquet préficelé mais un accord qui ne laisse personne de côté”, a déclaré Fabrizio Solari, secrétaire général de la Filt-Cgil (gauche). En revanche, le secrétaire général de l’UIL, Luigi Angeletti, qui avait abandonné lundi la table des négociations, a estimé que le dossier Alitalia devait être renvoyé après les élections car la compagnie a “assez de ressources pour plusieurs mois”. Pourtant dès mercredi, le ministre de l’Economie, Tommaso Padoa-Schioppa avait averti que si l’offre d’Air France-KLM échouait, la compagnie italienne devrait probablement recourir à la nomination d’un commissaire extraordinaire. Une telle solution entraînerait “une restructuration radicale”, bien plus douloureuse qu’une vente à Air France-KLM, avait souligné le ministre.
Alitalia serait alors placée sous la loi Marzano, utilisée en 2004 lors du krach du groupe agroalimentaire Parmalat, qui laisse le commissaire extraordinaire décider de restructurer la société ou de la liquider. A 10 jours des élections, le chef de la gauche, Walter Veltroni a aussi demandé l’intervention du gouvernement “pour rappeler à leurs responsabilités toutes les parties – syndicats et Air France – afin de trouver un accord évitant des solutions très dures pour l’emploi”. Le leader de la droite, Silvio Berlusconi, a de son côté relancé son appel aux investisseurs italiens pour qu’ils forment un consortium de reprise de la compagnie. |
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