Les ministres européens des finances s’alarment de l’envolée de l’inflation

 
 
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La ministre de l’Economie Christine Lagarde, le 4 avril 2008 lors d’une réunion en Slovénie avec ses homologues européens. (Photo : Dominique Faget)

[04/04/2008 20:50:26] BRDO PRI KRANJU (AFP) Les dirigeants européens ont appellé à la mobilisation générale vendredi face à l’envolée inquiétante de l’inflation, exhortant les syndicats à la modération salariale à la veille d’une grande manifestation européenne sur le pouvoir d’achat.

“Nous sommes très préoccupés par le niveau de l’inflation”, a déclaré à la presse le président du forum des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, à l’issue d’une réunion en Slovénie.

La hausse des prix a atteint un record en zone euro le mois dernier, à 3,5% sur un an, poussée par la flambée des prix énergétiques et alimentaires, avec des pointes à plus de 4% dans certains pays.

“Nous voulons inviter les gouvernements nationaux à mettre en place des mesures pour combattre l’inflation”, a ajouté M. Juncker.

Un appel relayé par le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.

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Evolution de l’inflation dans la zone euro sur un an, au 29 février 2008 (Photo : Amc)

“Nous encourageons les gouvernements à faire tout ce qu’ils peuvent, dans leur propre domaine de compétence, pour diminuer les risques que nous observons du côté de l’inflation”, en n’augmentant pas excessivement les impôts indirects ou les prix administrés et surtout en prônant la modération salariale.

La BCE, gardienne de la stabilité des prix en zone euro, redoute que la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation n’entraîne des revalorisations salariales excessives qui provoquerait “une spirale inflationniste”.

“La stabilité des prix est essentielle en particulier pour les personnes les plus vulnérables” sur le plan social, a insisté M. Trichet. “L’inflation est l’ennemi de ceux qui n’ont pas de pouvoir d’achat”, lui a fait écho M. Juncker.

Mais les syndicats européens ne l’entendent pas de cette oreille car la grogne monte sur le continent.

La Confédération européenne des syndicats (CES) attend samedi 30.000 à 40.000 manifestants de toute l’Europe dans les rue de la capitale slovène, Ljubljana, pour demander des hausses de salaires et l’instauration de salaires minimums dans les pays de l’UE qui n’en imposent pas. Leur rassemblement coïncidera avec la deuxième journée de la réunion des ministres européens des Finances à proximité.

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Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le 4 avril 2008 à Brdo pri Kranju, en Slovénie (Photo : Dominique Faget)

Les syndicats européens se plaignent dans ce contexte des sermons répétés de la BCE sur la modération salariale, en faisant valoir qu’elle ne vaut pas pour les dirigeants des grandes entreprises.

La valse des étiquettes en Europe se conjugue à un ralentissement de plus en net de la croissance, alors qu’aux Etats-Unis la récession se profile et la crise financière mondiale persiste.

“Les risques pour la croissance ont augmenté”, a reconnu en Slovénie le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia. Le Fonds monétaire international n’attend plus que 1,3% de croissance cette année en zone euro, un chiffre jugé trop pessimiste par les grands argentiers européens.

Dans ce contexte, M. Juncker a également invité les gouvernements à la rigueur en matière budgétaire pour ne pas laisser filer les déficits.

Un chemin que semble emprunter la France. Le président français Nicolas Sarkozy a présenté un plan d’économies pour lutter contre les déficits, comprenant en particulier le non-remplacement à partir de 2009 d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Les ministres de la zone euro devaient élargir dans l’après-midi leur réunion à l’ensemble de leurs collègues de l’UE pour parler plus spécifiquement des moyens de faire face à la crise financière.

 04/04/2008 20:50:26 – © 2008 AFP