Le printemps de la Bourse de Paris ne durera pas nécessairement

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[05/04/2008 09:30:07] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a aligné deux semaines de performances exceptionnelles en ce début de printemps, ne gardera pas nécessairement la semaine prochaine le même optimisme, bien nécessaire pour permettre au CAC 40 de franchir le seuil des 5.000 points.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a grimpé de 4,36%, après 3,57% la semaine précédente, terminant à 4.900,88 points. Il faut remonter à juillet 2006 pour trouver une progression hebdomadaire semblable, et à mars 2003 pour voir une meilleure performance.

“On se disait que le marché était en train de s’endurcir contre les mauvaises nouvelles. Là on peut même dire qu’il est blindé”, a estimé Jean-Paul Pierret, stratège de Dexia Securities.

Le CAC 40 se retrouve proche des 5.000 points, qu’il n’a plus touchés en séance depuis deux mois.

Pour prolonger cette tendance, la Bourse de Paris ne devrait pas compter sur la Banque centrale européenne, qui tient jeudi sa réunion de politique monétaire. Le maintien de son principal taux directeur à 4% est unanimement prédit.

Peut-être espérera-t-elle un renversement de tendance dans l’immobilier américain, avec les statistiques des reventes de logements en février mercredi.

“Le logement est la principale source de tension pour le système financier, de même que pour l’économie d’ailleurs. Il faudra lui apporter un soutien plus décisif pour pouvoir dire que la crise est finie”, estiment les économistes de BNP Paribas.

Selon eux, “les actions ont rebondi et les obligations chuté, mais cela a déjà été observé à la fin des épisodes de stress intense. Il est encore trop tôt pour affirmer que cette fois-ci on voit vraiment la fin du tunnel”.

Les analystes quantitatifs partagent la même prudence sur la reprise des indices. “Cette progression n’appelle pas automatiquement une extension plus forte”, affirme celui d’Oddo Securities, Jean-Christophe Dourret. “Le marché n’a pas encore pris de décisions à propos d’une éventuelle sortie” du couloir entre 4.500 et 5.000 points dans lequel il est coincé depuis fin janvier.

Reste que la semaine écoulée, comme la précédente, a permis aux opérateurs de prendre de beaux profits. Principalement mardi (+3,38%), jour où les dépréciations d’actifs massives d’UBS et Deutsche Bank ont été interprétées comme un signe de sortie de crise.

Les investisseurs se sont alors convaincus que le risque d’une crise du système financier dans son entier était évitée, avec le sauvetage de Bear Stearns, que le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a justifié devant le Sénat mercredi et jeudi.

“La Fed s’est donné des moyens adaptés aux circonstances. Que l’argent public américain ait servi à renflouer des banques privées, cela peut paraître extraordinaire, mais il fallait intervenir”, commente Jean-Paul Pierret.

L’attention devrait désormais se tourner vers les résultats des entreprises au premier trimestre. Alcoa et General Electric en donnent le coup d’envoi la semaine prochaine aux Etats-Unis.

En attendant cette période délicate des publications, les actions des banques se sont particulièrement bien comportées cette semaine (notamment BNP Paribas, +6,30%, et Crédit Agricole, +7,61%), alors que Citigroup a prédit jeudi pour les quatre premières françaises 4,2 milliards d’euros de dépréciations d’actifs à venir.

 05/04/2008 09:30:07 – © 2008 AFP