[07/04/2008 20:51:28] WASHINGTON (AFP) Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé lundi la vente de 403 tonnes d’or, pour environ 11 milliards de dollars, et l’investissement d’une partie du produit de cette cession pour renflouer ses caisses. Ce projet, qui doit encore être approuvé individuellement par 85% des 185 pays membres du Fonds, était en débat depuis plusieurs mois au sein de l’institution financière multilatérale, dont les revenus s’amenuisent à mesure que son activité de prêt diminue. L’autre volet de cette réforme consiste dans des mesures d’économies, au centre desquelles la suppression de près de 400 emplois. Ce processus, déjà engagé, prévoit une période de départs volontaires s’achevant le 21 avril. Depuis sa création, après guerre, le FMI tire l’essentiel de ses ressources des prêts qu’il consent aux Etats en difficulté, mais la sévérité des conditions qu’il assortit à ses crédits, et l’accès plus facile qu’ont désormais les pays émergents au marché de la dette, l’ont rendu peu attractif. Le FMI, qui tient son assemblée semestrielle en fin de semaine à Washington, table sur un déficit de 140 millions de dollars au terme de l’exercice fiscal en cours, se terminant le 30 avril. Vendredi un haut responsable de l’institution avait expliqué que le conseil d’administration devait “accepter de moderniser notre modèle de revenu actuel, qui date des débuts du Fonds, et repose essentiellement sur l’activité de prêt”, lors d’une conférence téléphonique. Le projet soumis aux 24 administrateurs consiste dans la vente de 403,3 tonnes d’or, soit environ 12% des réserves du Fonds en métal jaune. Le produit de la cession sera en partie réinvesti dans un large éventail d’instruments financiers. Jusqu’alors, le Fonds n’était autorisé qu’à investir dans des obligations d’Etat et ne pouvait risquer ses capitaux dans des placements plus audacieux et plus rémunérateurs. La vente elle-même pourrait rapporter quelques 11 milliards de dollars, a précisé le responsable. Sur cette somme, 6,6 milliards de dollars seront réinvestis, à travers un fonds dédié. “Si elle est approuvée, la vente d’or sera réalisée dans le respect de précautions très, très importantes”, pour ne pas perturber le marché mondial, dont le volume s’élève à 500 tonnes chaque année, a-t-il précisé. “Nous souhaitons éviter toute perturbation sur le marché,” a-t-il insisté. Cette cession “va prendre plusieurs années à moins que nous soyons en mesure de trouver un acheteur potentiel”, a relevé le responsable. La gestion du fonds de 6,6 milliards sera assurée “par des gestionnaires extérieurs” pour éviter tout conflit d’intérêt, a-t-il assuré. Les ressources du FMI seront investies en obligations d’Etat, “peut-être en obligations privées, en actions”, a-t-il dit, en ajoutant que le portefeuille demeurerait “relativement conservateur” dans sa répartition. Cette stratégie d’investissement diversifié devrait rapporter un demi-point de pourcentage d’intérêt supplémentaire par an, a-t-il calculé. Associée aux mesures de restrictions budgétaires, notamment la suppression prévue de quelque 400 emplois, la vente d’or et son réinvestissement “comblera le déficit prévu pour le Fonds à moyen terme”, a avancé le responsable. La cession de l’or du FMI requiert toutefois l’approbation des pays membres et notamment du principal actionnaire du fonds, les Etats-Unis, qui devront soumettre cette mesure au vote du Congrès. |
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