[08/04/2008 16:39:05] PARIS (AFP) Les griefs de l’Autorité des marchés financiers sur des délits d’initiés et une mauvaise communication financière au sein d’EADS visent 17 personnes et ses actionnaires Lagardère et Daimler, selon la synthèse du rapport de l’AMF diffusé mardi par le site d’information Mediapart. Contactée par l’AFP, l’AMF a refusé de faire le moindre commentaire. Les 17 personnes sont soupçonnées “d’avoir manqué à l’obligation d’abstention” de vendre des actions au vue des informations privilégiées dont ils disposaient, selon le fac-similé de la synthèse du rapport téléchargeable sur internet. Le groupe européen d’aéronautique et de défense s’est dit “surpris” et “choqué” de voir portée à la connaissance du public une liste de noms de personnes “prétendument accusés de délits d’initiés”. “La société n’est pas en mesure de faire de commentaire avant d’avoir lu et évalué l’intégralité du document avec ses conclusions et maintient pour l’instant sa demande officielle à l’AMF que soit préservée la présomption d’innoncence des individus”, a déclaré à l’AFP un porte-parole d’EADS. Sont visés parmi les membres du comité exécutif d’EADS et du comité des actionnaires d’Airbus: Thomas Enders, alors coprésident exécutif d’EADS et aujourd’hui patron d’Airbus, Noël Forgeard, alors coprésident exécutif d’EADS, et Jean-Paul Gut, alors directeur général délégué de EADS. Comme membres du seul comité exécutif d’EADS sont soupçonnés notamment François Auque, président d’Astrium (Espace), Fabrice Brégier, à l’époque patron d’Eurocopter et actuel directeur général d’Airbus, et Stefan Zoller, alors chef de la division Défense et Sécurité. Parmi les membres du comité exécutif d’Airbus, il y a notamment Gustav Humbert, alors coprésident d’Airbus, et John Leahy, directeur commercial d’Airbus. Selon Mediapart, qui a eu connaissance du rapport intégral de 94 pages de l’AMF, l’Allemand Hans-Peter Ring, directeur financier du groupe, déjà en poste à l’époque des faits, “n’a pas interdit (aux dirigeants et actionnaires, NDLR) de céder leurs titres, comme il en avait pourtant le pouvoir”. “L’enquête a mis en évidence le fait dès juin 2005, alors même que l’annonce par Airbus au salon du Bourget d’un nombre de commandes exceptionnel marquait le début d’une phase de hausse significative du titre EADS, les principaux dirigeants et les actionnaires du groupe ont pris conscience, à l’inverse, de la probable dégradation à moyen et long terme de la rentabilité prévisionnelle d’Airbus et du groupe”, ajoute le rapport. Il estime qu’EADS n’aurait jamais dû laisser s’installer une telle différence d’appréciation entre les prévisions du groupe et les estimations du marché. L’AMF a confirmé le 1er avril l’existence de délits d’initié au sein du groupe européen de défense et d’aéronautique EADS fin 2005-début 2006, en annonçant avoir “notifié des griefs” à plusieurs personnes, et a impliqué le groupe EADS en tant que tel pour “manquement aux obligations de bonne information du marché”. Elle n’avait pas cité nommément les personnes concernées. L’enquête de l’AMF porte sur la vente massive d’actions par des dirigeants d’EADS avant l’annonce de nouveaux retards du programme d’avion géant A380, qui avait fait plonger le titre en Bourse. |
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