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[09/04/2008 09:17:49] CANNES (Alpes-Maritimes) (AFP) Balbutiante il y a deux ans, la télévision sur internet monte en puissance, et de grands groupes audiovisuels concurrents s’allient dans ce domaine car cela leur permet de lutter contre le téléchargement illégal. Hulu, lancé le 12 mars aux Etats-Unis, est né d’une alliance entre NBC et Fox. C’est un site de diffusion de vidéos gratuit, financé par la publicité, qui “permet de regarder vos programmes préférés quand vous le voulez”, explique le jeune PDG de la société, Jason Kilar, lors d’une conférence de presse au MIPTV, le marché des contenus audiovisuels, à Cannes. Parmi ses points forts: facilité d’utilisation pour l’internaute, gratuité (moyennant la diffusion de spots publicitaires de 15 à 30 secondes, avant ou pendant le programme), et surtout qualité de l’image et des contenus. Le but de Hulu est de proposer, à terme, “les meilleurs programmes audiovisuels mondiaux”, telle une gigantesque vidéothèque. Pour le moment, outre les programmes de Fox et NBC (Les Simpsons, 24 heures, Heroes…), Hulu a signé des accords avec une cinquantaine de fournisseurs de contenus dont Sony et la NBA. Il propose 250 séries, une centaine de long-métrages, des programmes de divertissement, du sport… Si l’internaute cherche un programme qui ne fait pas partie de la “bibliothèque” de Hulu, le site va l’aider à trouver un lieu sur le net où il est disponible en visionnage légal. Le spectateur peut aussi envoyer par e-mail des extraits des programmes regardés à ses connaissances. En Grande-Bretagne, les trois plus importants groupes audiovisuels, BBC (public), ITV et Channel 4 (privés), ont annoncé récemment le lancement à la mi-2008 de Kangaroo, un site qui proposera quelque 10.000 heures de programmes issus des grilles des partenaires. Là encore, le site sera gratuit, financé par la publicité, et pourrait s’ouvrir à d’autres fournisseurs de contenus. Ces groupes audiovisuels concurrents mettent de côté leur rivalité pour s’unir afin de répondre au succès des sites de partages de vidéos, tels que YouTube, où leurs programmes sont régulièrement téléchargés illégalement. Depuis 2005, plusieurs sites proposant la télévision sur internet ont vu le jour, avec des fortunes diverses: Vuze (2005), Zattoo (2005), Babelgum (2005), Joost (2006)… Veoh, lancé en 2003, fait déjà figure de patriarche. L’une des critiques récurrentes à l’égard de ces sites concerne le faible volume de leur offre, avec par exemple des saisons incomplètes de séries américaines. Pour y répondre, certains ont choisi des thèmes précis: Babelgum va se concentrer sur les films indépendants, le sport, la nature, les voyages. Vuze privilégie les programmes de science-fiction et d’animation. Mais le but de la plupart est de convaincre les propriétaires de contenus (studios, chaînes…) de céder leurs droits, moyennant rétribution à partir du chiffre d’affaires publicitaire. “Il est temps d’attaquer et non plus de se défendre!”, estime Jason Killar. “Les internautes trouveront sur le net le programme qu’ils souhaitent, avec ou sans vous. Mais s’ils le téléchargent illégalement, cela ne génèrera aucune recette publicitaire pour vous”, a-t-il lancé aux acteurs de l’audiovisuel à Cannes. Le coût de fonctionnement de ces sites est cependant très élevé en raison de la bande passante. “Personne n’a encore trouvé le modèle économique rentable pour l’offre gratuite, avec publicité, de vidéos longue durée sur internet. La société qui y parviendra mettra la main sur une mine d’or”, souligne la revue spécialisée FutureMedia dans son numéro d’avril. |
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