Croissance : pas de “découplage” entre pays émergents et pays riches, selon le FMI

 
 
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Le quartier des affaires Pudond à Shanghai, le 25 janvier 2007 (Photo : Mark Ralston)

[09/04/2008 14:21:36] WASHINGTON (AFP) Les pays émergents, beaucoup moins touchés que les pays riches par la crise financière, ne devraient pas se détacher durablement du reste de l’économie mondiale et les risques de “découplage” entre économies riches et émergentes sont limités, estime le FMI.

“La croissance de l’activité mondiale au cours des cinq dernières années est essentiellement le fait des pays émergents et des pays en développement, la Chine représentant environ un quart de la croissance mondiale, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie environ la moitié, et l’ensemble des pays émergents et des pays en développement environ les deux tiers”, souligne le Fonds monétaire international dans son rapport semi-annuel sur les perspectives économiques mondiales.

Selon ce rapport, ces pays “représentent 90% de la hausse de la consommation de produits pétroliers et de métaux et 80% de la hausse de la consommation de céréales depuis 2002, les biocarburants représentant l’essentiel du reste”.

De l’autre côté, pour les pays riches, “la crise qui a éclaté sur les marchés financiers en août 2007 est devenue le choc financier le plus sérieux depuis la grande crise de 1929”, affirme le FMI.

Il souligne que les perturbations financières nées aux Etats-Unis en raison de la crise des crédits hypothécaires à risques “subprime” ont aussi touché l’Europe occidentale et que la croissance dans ces deux zones économiques va fortement ralentir, voire même caler temporairement aux Etats-Unis.

La bonne tenue des économies émergentes s’explique par le fait qu’elles “ont continué de mener une politique macroéconomique disciplinée ces dernières années en réduisant leur déficit budgétaire et leur inflation” et sont devenues des épargnants nets, juge le rapport.

Mais un découplage durable de la croissance entre économies riches et émergentes n’est pas inévitable, juge-t-on de même source. Plusieurs des premières disposent de marges de manoeuvre budgétaires pour relancer la croissance, tout comme certains pays émergents au cas où ils seraient également atteints par les conséquences de la crise financière.

“Parmi ces pays figurent les Etats-Unis, l’Allemagne, le Canada, la Chine, plusieurs petits pays avancés, des pays émergents de l’Asie de l’Est et d’Amérique latine et des pays exportateurs de produits de base du Moyen-Orient et d’Asie centrale”, indique le FMI.

Ces mesures de relance budgétaire devront être “temporaires” et ne pas “compromettre la réalisation des objectifs de rééquilibrage à moyen terme”, prévient toutefois le FMI.

D’autre part, “le dynamisme de la demande intérieure dans les pays émergents et en développement constitue un +pare-choc commercial+, permettant l’expansion vigoureuse des exportations américaines au cours de l’année écoulée bien que la demande intérieure américaine ait ralenti”, souligne-t-on.

Ensuite, les richesses accumulées par les économies émergentes permettent à celles-ci d’investir dans les pays riches. “Récemment, l’injection de capitaux par des fonds souverains de pays émergents et de pays en développement pour recapitaliser les banques américaines a servi de +pare-choc financier+”, rappelle le FMI.

 09/04/2008 14:21:36 – © 2008 AFP