Areva signe pour plus de 2 milliards d’euros de contrats au Japon

 
 
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Le PDG d’Areva anne Lauvergeon le 26 février 2008 à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[10/04/2008 09:12:36] TOKYO (AFP) La présidente du directoire du groupe français d’énergie nucléaire Areva, Anne Lauvergeon, a annoncé jeudi à Tokyo la signature au Japon de plusieurs contrats d’une valeur globale de plus de deux milliards d’euros avec des groupes d’électricité japonais.

“Nous venons de conclure pour plus de 2 milliards d’euros de contrats avec les électriciens japonais”, a déclaré Mme Lauvergeon, lors d’une rencontre avec des journalistes à Tokyo, en marge d’une visite au Japon avec le Premier ministre français François Fillon.

“Ils s’agit de contrats portant sur la livraison dans la partie amont, à savoir uranium, conversion, enrichissement, et même fabrication de combustible pour l’un d’entre eux”, a-t-elle précisé.

Il s’agit d’accords de long terme, allant jusqu’à 15 ans, ce qui, selon Mme Lauvergeon, confirme une tendance générale plus particulièrement marquée au Japon. L’archipel, où sont installés 55 réacteurs, est en effet dépourvu de ressources énergétiques et veut porter de moins de 30% actuellement à 40% la part du nucléaire dans sa production électrique.

“Ces contrats ont pour but de sécuriser les approvisionnements des électriciens”, a-t-elle souligné.

“Cela nous permet parallèlement, en tant que fournisseur et producteur d’uranium, d’avoir une très grande visibilité commerciale face aux investissements que nous effectuons dans des mines”, a poursuivi la présidente d’Areva.

Les groupes nippons concernés par ces contrats n’ont pas souhaité que leurs noms ni le détail des accords soient rendus publics, les clauses étant variables de l’un à l’autre.

“Tous nos acheteurs japonais n’ont pas les mêmes besoins, les mêmes profils, les mêmes politiques d’approvisionnement, ni la même quantité de réacteurs”, a insisté Mme Lauvergeon.

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Poste de contrôle d’une centrale électrique Tepco le 7 mai 2003 à Kashiwazaki

Les trois principaux clients d’Areva au Japon sont les compagnies d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), celle de la région ouest, Kansai Electric Power, et celle du centre, Chubu Electric Power.

Par ailleurs, réagissant aux variations des cours de l’uranium, Mme Lauvergeon a expliqué que ces derniers avaient bien sûr une influence sur les ventes et bénéfices du groupe, mais que cela dépend du prix de long terme, lequel est actuellement aux alentours de 90 dollars la livre.

“Il y a très peu de transactions qui se font sur le prix instantané, contrairement au pétrole. La plupart des échanges sur le marché de l’uranium se font sur des contrats à long terme selon des tarifs négociés avec des modalités différentes pour chaque client et avec des révisions de prix suivant un échéancier variable selon chacun”, a-t-elle précisé.

Areva est engagé dans plusieurs activités au Japon, en tant que fournisseur, mais aussi en tant que partenaire technologique de groupes japonais.

Le numéro un du secteur est ainsi en train de développer un réacteur de troisième génération de moyenne puissance avec le conglomérat d’industrie lourde nippon Mitsubishi Heavy Industries (MHI).

Areva travaille aussi étroitement avec Japan Nuclear Fuel Limited (JNFL), société qui a construit et va exploiter une usine de retraitement de combustible usé bâtie dans le nord du Japon à partir de technologies d’Areva.

Areva vise un chiffre d’affaires au Japon “de plus de un milliard d’euros d’ici 2010-2012, contre 575 millions en 2007, grâce à l’allongement des contrats et à l’augmentation des quantités”, a conclu Mme Lauvergeon.

 10/04/2008 09:12:36 – © 2008 AFP