France : la production industrielle résiste, tirée par les biens d’équipement

 
 
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Dans une usine de fabrication de portes et fenêtres au Loroux-Bottereau, le 4 avril 2008 (Photo : Frank Perry)

[10/04/2008 09:22:34] PARIS (AFP) La production industrielle française a résisté en février, tirée par les biens d’équipement, mais la production de biens de consommation a été moins dynamique et les économistes y voient le signe d’un ralentissement de la demande des ménages.

Sur le mois, la production industrielle a progressé de 0,3% après une hausse plus marquée de 0,6% en janvier, a annoncé jeudi l’Insee.

La seule production manufacturière (hors énergie et industries agricoles et alimentaires) est en hausse de 0,3% après progression de 1,2% le mois précédent.

Il s’agit du troisième mois consécutif de hausse pour la production industrielle, relèvent les économistes. “Un phénomène qui ne s’était pas produit depuis près de cinq ans”, remarque Alexander Law, chez Xerfi.

Pour tous, cette augmentation, même “timide”, montre que la conjoncture française résiste bien, dans un environnement difficile marqué par la faible croissance américaine, l’euro fort et un baril de pétrole supérieur à 100 dollars.

En février, la production industrielle a surtout été tirée par les biens d’équipement, qui affichent une hausse de 1,3%. “Il semble donc que les entreprises industrielles européennes continuent de renouveler leur stock de capital afin de gagner en compétitivité”, estime Nicolas Bouzou, d’Asterès.

En revanche, la production automobile a rechuté en février (-1,9%) après un rebond en janvier (+2,1%), ce qui confirme “l’extrême volatilité de l’indicateur”, selon M. Law. “Cela ne remet pas en cause la reprise de l’ensemble du secteur, mais indique simplement que l’industrie automobile française est aujourd’hui extrêmement réactive à toute variation de la demande”, poursuit-il.

Plus inquiétant aux yeux des économistes, la production des biens de consommation semble en baisse de régime. Elle n’a progressé selon l’Insee que de 0,2% en février après une hausse de 1,5% le mois précédent.

Pour M. Bouzou, “il faut certainement y voir un freinage de la demande des ménages en biens durables (dans l’équipement du foyer en particulier), à la fois en France et dans les grands pays européens (Allemagne et surtout Espagne).

“A présent que les ménages français n’ont plus les moyens de s’endetter davantage et que les banques deviennent plus parcimonieuses dans l’octroi de crédit, la consommation va perdre son principal moteur, en l’occurrence l’augmentation de l’endettement”, redoute Marc Touati, de Global Equities.

“La morosité de la production de biens de consommation ne vient que confirmer que la consommation française est bien en train de décélérer, ce qui amputera évidemment l’activité industrielle à venir, mais aussi la croissance dans son ensemble”, ajoute-t-il.

La production reste dynamique dans les “produits pharmaceutiques, de parfumerie et d’entretien” (+0,5%) et “l’imprimerie, édition” (+0,4%).

“La renommée, la spécialisation et le savoir-faire français en la matière constituent un soutien de taille malgré la perte de vitesse de l’économie internationale”, estime Alexander Law.

 10/04/2008 09:22:34 – © 2008 AFP