[10/04/2008 11:03:08] NANTERRE (AFP) Une information judiciaire a été ouverte en France contre X pour abus de confiance à la suite d’une plainte de deux régions russes contre le groupe pétrolier Total, qui a dénoncé de son côté une “manipulation grossière” de la part d’un ancien intermédiaire. L’information a été ouverte au Parquet de Nanterre, près de Paris, a-t-on appris de source judiciaire. Les deux régions russes de Volgograd et Saratov, situées dans la partie occidentale de la Russie dans la région de la Volga, au nord-ouest de la mer Caspienne aux riches réserves en hydrocarbures, ont signé en 1993 un contrat avec Elf portant sur l’exploitation de champs pétrolifères. Elles poursuivent la société française – absorbée depuis par le groupe Total – pour un préjudice qu’elles estiment à 170 milliards de dollars, selon le quotidien Le Figaro. Cette somme représente, selon elles, les bénéfices qui auraient pu être engrangés si la compagnie française avait effectivement exploité ces champs pétrolifères, ce qui n’a pas été le cas, selon le journal. L’avocat de Total, Me Emmanuel Rosenfeld, a qualifié l’information judiciaire de “manipulation grossière” et de “pétard mouillé”, évoquant une “contre-attaque judiciaire” de l’homme d’affaires français André Guelfi, ancien intermédiaire dans ces contrats. M. Guelfi est toujours en litige avec le groupe pétrolier après sa condamnation dans le volet principal de l’affaire Elf en 2003. “Cette contre-attaque judiciaire est une mise en scène imaginée par André Guelfi qui considère que sa réclamation (de dommages-intérêts pour avoir servi d’intermédiaire dans ces contrats, NDLR) présentera mieux s’il la place sous l’égide des Russes”, a déclaré Me Rosenfeld à l’AFP. Le patron de Total, Christophe de Margerie, a abondé dans ce sens, estimant que l’affaire “ne vient certainement pas du gouvernement russe”. Une audience doit se tenir lundi prochain au tribunal de commerce de Paris sur une affaire dans laquelle le Comité olympique russe (COR) et la société panaméenne Blue Rapid, représentée par André Guelfi, réclament à Total des dommages-intérêts après le retrait d’Elf d’un projet en Russie. L’intermédiaire âgé aujourd’hui de 88 ans réclame 2,5 milliards d’euros à Total dans cette affaire, selon son avocat, Me Jean-Michel Bargiarelli, interrogé par l’AFP. “André Guelfi était intervenu, sur désignation d’Elf, pour régler un problème lié au contrat d’exploitation-partage” avec les deux régions russes, a déclaré Me Bargiarelli. Il avait notamment utilisé ses relations avec le COR dans cet objectif. Mais il “n’a jamais perçu le bénéfice qu’aurait dû lui procurer son intervention”, a poursuivi Me Bargiarelli. Selon l’avocat, la plainte des deux régions russes et l’action de M. Guelfi sont “des procédures différentes, mais elles ont le même fondement”. |
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