La BCE laisse sans surprise son principal taux directeur inchangé

 
 
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Un symbole de l’euro devant la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, le 6 juin 2007 (Photo : Martin Oeser)

[10/04/2008 12:13:19] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a gardé jeudi son principal taux directeur inchangé à 4%, a annoncé un de ses porte-parole, une décision attendue à l’unanimité.

Le taux de refinancement ou “refi”, qui détermine le niveau du crédit dans les quinze pays de la zone euro, n’a pas bougé depuis juin dernier.

Le président de la BCE, le Français Jean-Claude Trichet, doit expliquer la décision du conseil des gouverneurs lors d’une conférence de presse à partir de 12H30 GMT.

La Banque d’Angleterre a au contraire décidé plus tôt d’abaisser de nouveau d’un quart de point son principal taux directeur à 5% en réponse à une dégradation des conditions du crédit et des signes d’essoufflement du marché immobilier.

La BCE n’est elle pas encore prête à desserrer la vis. L’inflation record, qui s’est hissée avec 3,5% en mars à un sommet depuis la création de la zone euro en 1999, constitue un argument puissant contre toute réduction des taux. La flambée des prix entame le pouvoir d’achat des consommateurs et rend légitime aux yeux des syndicats les revendications de fortes hausses salariales.

Or la BCE redoute comme la peste une contagion de la hausse actuelle -et jugée provisoire- des prix sur les salaires et au bout du compte sur l’ensemble de l’économie, les fameux effets de “second-tour”.

Parallèlement, l’économie de la zone euro est en perte de vitesse, mais montre une certaine résistance, estiment à l’unisson les banquiers centraux et responsables politiques européens, alors que les Etats-Unis sont au bord d’une récession. Bref, la BCE peut se permettre d’attendre avant de baisser éventuellement ses taux, sans doute jusqu’à septembre selon bon nombre d’économistes.

M. Trichet devrait avoir à coeur jeudi de rappeler que la priorité de la BCE reste la lutte contre tout dérapage des prix à la consommation. Une inflation légèrement inférieure à 2% constitue son objectif à moyen terme.

Les économistes attendent aussi des commentaires sur l’euro, qui a battu jeudi un nouveau record historique face au dollar, et sur les marchés monétaires.

La BCE a mis à la disposition des banques des liquidités supplémentaires à bon marché lors des semaines passées, sans vraiment parvenir à rétablir la confiance des établissements de crédit toujours inquiets des ramifications de la crise financière mondiale.

 10/04/2008 12:13:19 – © 2008 AFP