Les prix de l’immobilier en France devraient atterrir en douceur

 
 
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Une façade à Toulouse, en novembre 2006 (Photo : Eric Cabanis)

[10/04/2008 17:47:09] PARIS (AFP) Après plusieurs années de flambée, l’assagissement du marché immobilier se poursuit et les prix devraient se stabiliser cette année à des niveaux proches de l’inflation, selon la Fnaim, qui écarte tout scénario de baisse généralisée.

La tendance se confirme: en baisse de 1% au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre de 2007, les prix de l’immobilier ancien ont crû de 2,7% sur les douze derniers mois, un niveau proche de l’inflation et loin de la flambée enregistrée depuis le début des années 2000, selon les chiffres de la Fédération Nationale de l’Immobilier, publiés jeudi.

Déjà en 2007, la croissance des prix avait ralenti, s’affichant à 3,8% contre 7,1% en 2006, 10,4% en 2005 et 15,4% en 2004.

“Tout semble indiquer que les comportements spéculatifs se sont bien progressivement dissipés”, fait valoir la Fnaim, pour qui les prix devraient se stabiliser et avoir désormais des niveaux de progression voisins de ceux de l’inflation.

“Le marché retrouve sa sagesse et ses repères” et cette année “nous pourrons parler d’un atterrissage, je l’espère, en douceur” des prix, a souligné René Pallincourt, le président de la Fnaim.

Si la baisse des prix au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre de 2007 (-0,4% pour les appartements et -1,9% pour les maisons) fait ressurgir “le spectre d’une spéculation à la baisse, cette fois”, la Fédération ne veut pas croire à la crise ou au retournement du marché immobilier.

“On ne peut pas aujourd’hui prédire les effets de la crise financière”, a nuancé M. Pallincourt mais selon sa fédération, “les indicateurs ne semblent pas devoir être aussi inquiétants qu’ils n’y paraissent outre-Atlantique ou dans certains pays de la zone euro”.

Sur les douze derniers mois, les prix ont continué à grimper de 2,3% pour les appartements et de 3,1% pour les maisons. Ils ont augmenté moins vite, de 1,4% pour les appartements et de 0,3% pour les maisons, au premier trimestre, comparé à la même période de 2007.

Mais ces niveaux cachent des disparités importantes.

A Paris, marché à part où le m2 se négocie en moyenne à 6.342 euros, les prix des appartements ont progressé de 5,6% sur les douze derniers mois.

Dans l’Ouest, où le marché est resté totalement stable, les prix des appartements ont reculé de 3% à 2.638 euros à Rennes mais ils ont augmenté de 1,4% à 2.674 euros à Nantes.

Dans le Sud-est, marché très dynamique (+4,4%), ils ont progressé de 5,6% à 4.640 euros à Cannes mais reculé de 0,6% à 2.996 euros à Marseille.

Entre autres exemples, à Lille, la hausse a été de 3,7% à 2.846 euros et à Dijon, de 3% à 2.419 euros.

Autre signe de ralentissement, les durées des transactions s’allongent, signe que les acquéreurs réfléchissent à deux fois avant d’acheter à un vendeur trop gourmand.

Conséquence de l’atterrissage du marché, la solvabilité des ménages s’améliore légèrement, selon la Fnaim. Et parallèlement, les taux d’emprunt ont légèrement baissé depuis le début de l’année de 4,70% à 4,50%, et devraient rester stables jusqu’à la fin 2008, selon Christophe Cremer, président de Meilleurtaux.com

Même si, dans le même temps, “on assiste à un resserrement des conditions de crédit pour les particuliers”, souligne M. Cremer. “C’est nouveau, les banques considèrent qu’il y a un risque immobilier”, note-t-il.

Le marché locatif est lui aussi “bel et bien en voie de stabilisation”, les loyers ayant progressé de 0,7% sur les douze derniers mois, contre un niveau moyen de progression de 3,7% entre 2004 et 2006.

 10/04/2008 17:47:09 – © 2008 AFP