Nous apprenons par voie de communiqué
que M. Eric BESSON, secrétaire d’Etat français chargé de la Prospective, de
l’Evaluation des politiques publiques et du Développement de l’économie
numérique, effectuera une courte visite à Tunis le vendredi 11 avril.
Pendant son séjour, M. Besson donnera
une conférence à l’Ecole nationale d’administration et participera à un
colloque sur le thème “Nouveaux Etats membres de l’Union européenne et pays
méditerranéens : partenaires ou concurrents”.
En outre, une rencontre avec les
journalistes de la place est également prévue à la Résidence de France de La
Marsa.
Cette visite d’une personnalité du
gouvernement de M. Fillon chargée de la Prospective, de l’Evaluation des
politiques publiques et du Développement de l’économie numérique, et qui
plus est intervient à seulement quelques jours de celle du président
français, M. Nicolas Sarkozy, prévue à la fin de ce mois d’avril, pourrait
signifier que la France compte bien s’impliquer davantage dans le
développement économique –au sens large du terme- de la Tunisie.
Par ailleurs, sa participation au
colloque mentionné ci-dessus ne pourrait également être anodine, surtout
quand on se rappelle des propos tenus dernière par Mme Benita Ferrero–Waldner
ces derniers jours, selon lesquels l’Union européenne voudrait aller de
l’avant avec quatre pays avant-gardistes (Ukraine, Israël, Maroc et
Moldavie), avec lesquels elle veut approfondir ses relations de manière
spécifique» (conf.
Euromed : l’Union européenne veut aller plus loin avec le Maroc, mais pas la Tunisie),
mais pas la Tunisie. Alors, espérons que M. BESSON saura répondre à
certaines interrogations des responsables politiques tunisiens, mais à
celles des journalistes aussi.
Et si l’on parlait un peu du mot
‘’prospective’’ ! Selon Wikipedia, étymologiquement, il réunit la
prospection –qui est l’exploration de domaines nouveaux- et la perspective
qui induit les notions de point de vue et de futur. En clair, le terme
s’appuie sur des recherches scientifiques variées, et sert en quelque sorte
de base à la réflexion politique.
Toujours selon Wikipedia, les
objectifs de la prospective sont nombreux. En effet, de l’intérieur, la
prospective est décrite comme “une démarche indépendante, dialectique et
rigoureuse, menée de manière transdisciplinaire et collective. Elle est
destinée à éclairer les questions du présent et de l’avenir, d’une part en
les considérant dans leur cadre systémique et complexe et, d’autre part, en
les inscrivant, dans la temporalité. Exploratoire, la prospective permet de
déceler les tendances et contre-tendances d’évolution, d’identifier les
continuités, les ruptures et les bifurcations des variables (acteurs et
facteurs) de l’environnement, ainsi que de déterminer l’éventail des futurs
possibles. Normative, la prospective permet de construire des visions de
futurs souhaitables, d’élaborer des stratégies collectives et des logiques
d’intervention possibles et, dès lors, d’améliorer la qualité des décisions
à prendre’’.
Tout ceci montre que la visite de M. BESSON à Tunis revêt d’un caractère
extrêmement important pour la Tunisie, au-delà de sa symbolique politique.
D’ailleurs, nos économistes seraient bien inspirés de le rencontrer. Qui
sait, ça peut toujours servir !