Trichet : la zone euro engagée dans une période prolongée de forte inflation

 
 
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Jean-Claude Trichet, le 4 avril 2008 à Brdo pri Kranju le 4 avril 2008 (Photo : Dominique Faget)

[10/04/2008 14:51:19] FRANCFORT (AFP) La zone euro connaît une période prolongée de forte inflation, a déclaré jeudi le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, appelant dans le même temps les syndicats à rester modérés dans leurs revendications salariales.

“Nous connaissons une période plutôt prolongée de taux d’inflation temporairement élevé”, a déclaré le Français lors d’une conférence de presse à Francfort (ouest), à l’issue de la réunion mensuelle du conseil des gouverneurs qui a décidé sans surprise de garder le principal taux directeur inchangé à 4%. La décision a été prise “à l’unanimité”.

En mars, le taux des prix à la consommation avait augmenté de 3,5% sur un an, du jamais vu depuis la création de la zone euro en 1999.

Le président a appelé dans la foulée les syndicats européens à “être responsables” et a prévenu que le conseil suivrait les négociations à venir avec “une attention particulière”. La BCE reste bien décidée à prévenir tout effet de second tour (spirale inflationniste, ndlr), a-t-il dit, et la lutte contre l’inflation reste la priorité absolue des gardiens de l’euro.

Il redoute comme la peste une contagion de la forte hausse actuelle des prix -liée essentiellement à l’énergie chère et aux denrées alimentaires- sur les salaires et au bout du compte sur l’ensemble de l’économie.

En Allemagne, première économie de la zone euro, le syndicat des services Verdi a récemment décroché des augmentations des traitements largement supérieures aux attentes qui ont nourri les craintes de spirale inflation/salaires.

La BCE continue de miser sur un repli progressif de l’inflation au cours de cette année. Mais les risques à moyen terme restent “orientés à la hausse”, a-t-il ajouté, en clair les dangers qu’un assagissement des prix ne se produise pas ou plus tard que prévu sont importants.

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Un symbole de l’euro devant la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, le 6 juin 2007 (Photo : Martin Oeser)

Globalement, le conseil des gouverneurs porte sur l’inflation et sur la croissance le même avis qu’il y a un mois, a assuré le Français. La politique monétaire actuelle est en mesure de contribuer à permettre de maîtriser l’inflation, a-t-il redit. Une baisse des taux directeurs ne paraît donc pas pour tout de suite.

“Les fondamentaux économiques de la zone euro sont sains. Les données économiques récentes continuent à indiquer une croissance (…) modérée, mais qui se poursuit”, a-t-il ainsi répété. Les risques pour la croissance économique restent toutefois élevés.

La menace la plus aiguë provient des remous sur les marchés financiers, et l’ampleur de leur impact sur l’économie réelle.

A ce sujet, le flou demeure. “Le niveau d’incertitude résultant des turbulences sur les marchés financiers reste inhabituellement élevé et les tensions pourraient durer plus longtemps que prévu initialement”, a reconnu M. Trichet.

Enfin, alors que l’euro vient de se hisser à un nouveau record face au dollar et à la livre Sterling, M. Trichet a dit déplorer la volatilité excessive des changes. Il s’est dit également “inquiet des mouvements excessifs récents”.

Le Français a répété avoir noté avec “une grande, grande attention” l’engagement américain en faveur d’un dollar fort, évoquant les déclarations en ce sens du secrétaire du Trésor américain et du président George W. Bush.

 10/04/2008 14:51:19 – © 2008 AFP