UIMM : le siège du Medef perquisitionné pour la première fois

 
 
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Un journaliste filme l’entrée du siège du Medef, le 10 Avril 2008 à Paris (Photo : Franck Fife)

[10/04/2008 16:51:32] PARIS (AFP) Le siège du Medef a été l’objet jeudi, pour la première fois, d’une perquisition dans le cadre de l’enquête sur les retraits suspects en liquide des caisses de l’UIMM (le patronat de la métallurgie).

Cette perquisition, qui a débuté à 09H00 et était toujours en cours à 17H00, selon une source proche du dossier, était menée par les policiers de la brigade financière, en présence d’un représentant du parquet et du juge Roger Le Loire chargé du dossier.

Dans cette affaire mise au jour par Tracfin (la cellule antiblanchiment au ministère des Finances), la justice enquête sur la destination de quelque 19 millions d’euros en liquide, retirés des caisses de l’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) entre 2000 et 2007 sous l’autorité de son président, Denis Gautier-Sauvagnac (DGS).

Depuis l’ouverture d’une enquête du parquet de Paris, fin septembre, sur ces retraits suspects, plusieurs perquisitions ont été ordonnées: au siège de l’UIMM, dans le bureau de DGS et au domicile de ce dernier ainsi qu’au siège de tracfin.

Les enquêteurs pensent que les fonds incriminés pourraient avoir servi au financement de syndicats, mais n’excluent pas qu’une partie ait été destinée à des financements politiques occultes.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs étaient à la recherche, jeudi, de courriers électroniques entre la présidente de l’organisation patronale, Laurence Parisot, et d’autres membres du Medef, qui concerneraient le système de retrait en espèces de l’UIMM et/ou l’enquête Tracfin.

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La présidente du Medef Laurence Parisot, le 18 mars 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

Les enquêteurs cherchent en outre à savoir quelles sont les relations entre le Medef et les parlementaires et à obtenir des éléments sur le financement du Medef et de l’UIMM.

Dans un communiqué, le Medef a affirmé “collaborer pleinement et en toute transparence avec les autorités judiciaires afin de les aider à faire toute la lumière dans l’affaire de l’UIMM”.

Il a rappelé en outre que “les fédérations professionnelles et les organisations territoriales (étaient) des adhérents du Medef et non des filiales”.

“Par conséquent, il n’a pas de pouvoir de contrôle, ni sur leur gouvernance, ni sur leur comptabilité”, a ajouté l’organisation patronale.

Cette perquisition, au lendemain de la mise en examen pour “abus de confiance” de l’ancien président de l’UIMM, Daniel Dewavrin, par le juge Le Loire, était prévue de “longue date”, a affirmé à l’AFP une source proche du dossier.

De nombreux journalistes étaient massés jeudi devant le siège du Medef. “On dit qu’on est transparent, on le démontre aujourd’hui, on est très serein, on a rien à cacher. Il n’y a aucune anxiété”, a déclaré à la presse, le président de l’action territoriale au Medef, Hugues-Arnaud Meyer.

“Tout le monde sait que Laurence (Parisot) n’était pas au courant” (des retraits, ndlr), a-t-il poursuivi, ajoutant: “S’ils cherchent çà ils ne vont rien trouver”.

Début mars, M. Dewavrin avait affirmé que Mme Parisot avait été informée “avant l’été 2007” du système des retraits en liquide de l’UIMM destinés à “fluidifier les relations sociales”.

Cette accusation avait entraîné une vive répartie de Mme Parisot stigmatisant la “vieille garde” de l’UIMM. elle avait également assigné en diffamation M. Dewavrin qui avait promis en retour de fournir à la justice “des éléments de preuve”.

Outre M. Dewavrin et Denis Gautier-Sauvagnac, quatre personnes sont mises en examen.

 10/04/2008 16:51:32 – © 2008 AFP