[11/04/2008 13:26:41] TOKYO (AFP) François Fillon a vanté vendredi à Tokyo la “modernisation” de la France sous l’effet des réformes économiques, soutenant une industrie française qui peine à se faire une place au Japon. Le Premier ministre, débutant une visite de travail de deux jours, s’est félicité d’une déclaration franco-japonaise “très importante”, qui reconnaît “pour la première fois” les attentes d’Airbus sur un marché nippon dont l’avionneur européen est presque absent. Airbus, qui fait jeu égal avec l’américain Boeing au plan mondial mais ne détient que 4% du marché nippon, mise sur son futur A350 et sur le géant A380 pour enfin intéresser les deux grandes compagnies japonaises, JAL et ANA. M. Fillon “a été extrêmement efficace et pugnace”, a estimé le PDG d’EADS Louis Gallois, présent dans la délégation française : “Les industriels doivent faire aussi leur travail, mais il y a un climat qu’il faut être capable de créer et le Premier ministre l’a remarquablement fait”. François Fillon s’est en fait employé vendredi, a-t-on expliqué de source française à Tokyo, à tenter de “sortir le Japon de son tête-à-tête commercial avec les Etats-Unis.” Cet objectif était l’objet d’un déjeuner de travail avec son homologue Yasuo Fukuda, en présence de quelques grands patrons français.
Plus tard au Keidanren, le siège du patronat japonais. M. Fillon a affirmé à un parterre de chefs d’entreprises japonaises que le potentiel des relations économiques franco-japonaises était “très sous-exploité”. La part de marché de la France au Japon stagne à moins de 2%, faisant de l’hexagone le 16e fournisseur du Japon. Une contre-performance que ne compense pas la position de deuxième investisseur étranger, due essentiellement à la fusion entre Renault et Nissan et à quelques implantations réussies, dont celle de l’assureur Axa. François Fillon a défendu le programme économique engagé avec l’élection de Nicolas Sarkozy, expliquant longuement la réforme du marché du travail, les heures suplémentaires ou l’investissement dans la recherche. La France “en phase de modernisation”, a-t-il soutenu, “veut devenir un pays où il fera bon investir et développer ses affaires”.
A trois mois d’une visite-express du président Sarkozy, en marge du sommet du G8 de Hokkaido (7 au 9 juillet), le déplacement de M. Fillon est “une visite préparatoire très opportune”, a confié à la presse la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse, qui est du voyage. Selon Mme Pécresse, qui connaît bien le Japon pour y avoir effectué une partie de ses études, “pour les Japonais, la France est encore trop souvent associée à la cuisine, à la mode, et pas aux sciences”. La déclaration franco-japonaise publiée vendredi engage aussi les deux pays, dans des termes très généraux, à faciliter “un accès réciproque aux exportateurs et aux investisseurs”. Concrètement, Paris souhaite voir tomber les barrières réglementaires entravant l’entrée au Japon de ses produits, notamment alimentaires et pharmaceutiques. Les deux pays lancent enfin une centaine d'”Initiatives France-Japon” mettant notamment en relation les pôles de compétitivité français et japonais. Paris et Tokyo ont enfin adopté vendredi une déclaration confirmant leur volonté d’intensifier leur coopération sur le nucléaire civil, un thème sur lequel M. Fillon devrait s’exprimer en détail samedi, en visitant un site de retraitement de déchets nucléaires développé en collaboration par Areva et Japan Nuclear Fuel dans le nord de l’archipel. |
||||||
|