L’usine PSA de Rennes compte sur la nouvelle C5 pour se relancer

 
 
photo_1207908888528-1-1.jpg
Des Citroën C5 quittent la chaîne de montage de l’usine Citroën de Chartres-de-Bretagne, le 31 mars 2008 (Photo : Andre Durand)

[11/04/2008 10:22:10] RENNES (AFP) L’usine PSA de Rennes, affectée ces dernières années par la mévente du haut de gamme français et le déclin des berlines classiques, joue une partie de son avenir avec le lancement ce week-end de la nouvelle Citroën C5.

“Aujourd’hui la qualité: demain le succès”, proclame un panneau dans l’unité de ferrage du site breton. Il résume bien l’état d’esprit du moment, alors que les nouvelles berlines et breaks montent progressivement en cadence.

Actuellement, les nouvelles C5 sortent des chaînes au rythme de 370 par jour. L’ajout d’une équipe de nuit à partir du 21 avril, grâce au renfort d’un millier d’intérimaires, permettra de passer à 520 et même un peu plus de 600 si la demande est au rendez-vous…

Mais au delà des chiffres, c’est le mot “qualité” qui est dans toutes les bouches. Car l’objectif des responsables de PSA Peugeot Citroën est de revenir durablement sur un segment où le groupe français a perdu du terrain par rapport à la concurrence, notamment allemande.

“C’est un modèle crucial! La C5 doit représenter en 2009-2010 environ la moitié de la production du site” évaluée à quelque 300.000 véhicules par an, annonce Yves Fallouey, le directeur de l’usine, qui assemble aussi les Peugeot 407, Coupé 407, et Citroën C6.

Calibrée pour produire jusqu’à 400.000 véhicules par an, l’usine n’a jamais pu exploiter ce potentiel. Pire, depuis le record historique de 340.000 véhicules atteint en 2005, les volumes ont chuté à moins de 200.000 l’an dernier. Les effectifs qui s’élevaient encore à plus de 12.000 en 2005, en incluant les CDD et intérimaires, sont passés à 8.700 fin 2007.

“Tout le monde est bien conscient qu’avec la Nouvelle C5 on ne doit pas se +planter+. C’est l’avenir du site”, explique Nadine Cormier, secrétaire de FO.

photo_1207909227205-1-1.jpg
Des ouvriers de l’usine Citroën de Chartres-de-Bretagne travaillent au montage d’une Citroën C5, le 31 mars 2008 (Photo : Andre Durand)

L’arrivée du nouveau modèle et l’annonce récente d’un plan de réorganisation avec un investissement de 50 millions d’euros ont cependant réconforté les personnels, d’après les syndicats. “Il y a six mois tout le monde dans les ateliers pensait qu’on allait fermer le site”, souligne Mme Cormier.

“On est davantage dans l’espoir que le pessimisme. On nous a clairement dit qu’on avait des perspectives d’avenir”, ajoute Pascal Steinbach du Syndicat indépendant de l’automobile (SIA), majoritaire à Rennes.

L’objectif de la réorganisation autour de deux nouvelles lignes de production “entièrement nouvelles”, l’une à grandes cadences pour la production de masse et l’autre à petites cadences pour le haut de gamme, est de devenir à la fois “plus flexible” et “plus productif”, explique M. Fallouey.

Il reconnaît que la spécialisation du site sur la gamme moyenne et haute “peut entraîner des fluctuations importantes en fonction de l’état du marché ou de la réussite d’un modèle. L’objectif est d’être capable en 2010 d’accueillir d’autres véhicules sur Rennes à des coûts compétitifs” pour amortir ces fluctuations.

Mais il n’y aura pas de miracle en termes d’emplois. Selon la direction, les effectifs devraient se stabiliser autour de 8.000 personnes.

A condition que la C5 ne connaisse pas les déboires de sa concurrente française, la nouvelle Laguna de Renault, dont les difficultés commerciales ont entraîné des journées de chômage économique partiel à l’usine de Sandouville (Seine-Maritime), quelques mois seulement après son lancement…

 11/04/2008 10:22:10 – © 2008 AFP