Fillon mise sur l’aide de Tokyo pour défendre le nucléaire civil au G8

 
 
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François Fillon, le 12 avril 2008 à Rokkasho au Japon (Photo : Toru Yamanaka)

[12/04/2008 08:33:36] ROKKASHO (AFP) Le Premier ministre français François Fillon a plaidé samedi, au deuxième jour de sa visite au Japon, pour que les deux pays soutiennent ensemble au G8 la cause du nucléaire civil, seule voie selon lui pour répondre aux besoins d’énergie des pays émergents.

La France et le Japon doivent être “les porte-parole au niveau mondial d’une utilisation raisonnée de l’énergie nucléaire”, a-t-il lancé en visitant à Rokkasho (nord) un centre de retraitement inspiré de celui de La Hague (ouest de la France).

Le ministre de l’Economie japonais, Akira Amari, qui l’accompagnait, a affirmé que cette déclaration était “un message extrêmement important” sur les “défis difficiles” que sont l’énergie et le climat, les deux dossiers-phare du prochain sommet du G8, sur l’île japonaise de Hokkaido.

La réunion aura lieu du 7 au 9 juillet, et M. Fillon a “espéré” samedi que Paris et Tokyo sauront proposer d’ici là aux autres membres du G8 “une action commune” en faveur du nucléaire civil.

Les deux pays multiplient depuis plus de trois décennies les coopérations industrielles dans le domaine nucléaire.

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François Fillon et Akira Amari, le 12 avril 2008 à Rokkasho (Photo : Toru Yamanaka)

Dans une nouvelle déclaration écrite vendredi, ils affirment partager “la même vision du rôle prépondérant qu’aura l’énergie nucléaire pour la prospérité et le développement durable au XXIe siècle”. Un thème que M. Fillon a développé samedi à Rokkasho, un site né d’une association entre Japan Nuclear Fuel et le français Areva.

Refuser aux pays émergents l’accès au nucléaire civil, a-t-il lancé à la presse, serait “une faute politique” provoquant “l’instabilité à terme du monde”.

“Si on n’est pas capable de trouver, grâce à la science, le moyen d’apporter à ces habitants l’énergie dont ils ont besoin pour leur développement, alors nous nous préparons des jours extrêmement sombres”, a-t-il encore prévenu.

La France a signé ces derniers mois des accords de coopération nucléaire civile avec l’Algérie, la Libye et les Emirats arabes unis. Ceux-ci sont vus comme une première étape avant l’étude de centrales nucléaires.

Areva a, pour sa part, conclu un accord avec Mitsubishi Heavy Industries pour développer un réacteur nucléaire adapté aux pays émergents.

Le chef du gouvernement français a également insisté au Japon sur l’intérêt du nucléaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

“Si l’on prend en compte la totalité des centrales nucléaires européennes, l’économie de rejet de CO2 dans l’atmosphère, c’est l’équivalent de la totalité du parc automobile européen”, a-t-il encore souligné samedi.

M. Fillon est le premier dirigeant français à se rendre officiellement le Japon depuis Jacques Chirac en mars 2005. Il sera suivi en juillet par le président Nicolas Sarkozy, qui fera une brève étape à Tokyo sur la route du G8.

Ces deux visites successives, a-t-on confié de source française, sont utiles pour “rassurer” le gouvernement japonais, “inquiet” de l’intérêt croissant porté par la France et les Européens en général à l’éternel rival chinois.

François Fillon a achevé sa visite de travail par une allocution devant les Français du Japon conviés sur le Mistral, un navire de la Marine nationale actuellement mouillé à Tokyo.

Il devait rester dans le pays jusqu’à dimanche soir à titre privé, avec son épouse Penelope.

 12/04/2008 08:33:36 – © 2008 AFP