La Bourse de Paris, fragile, recule avant les résultats d’entreprises américaines

 
 
photo_1208005872506-1-1.jpg
Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[12/04/2008 13:15:01] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a perdu du terrain cette semaine le marché restant fragile, sur fond de remontée du pétrole et de l’euro, et avant la publication des résultats de nombreuses entreprises américaines la semaine prochaine.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a reculé de 2,10% à 4.797,93 points, après des hausses de 4,36% et 3,57% les deux dernières semaines. L’essentiel de cette baisse est intervenu vendredi, même si l’indice n’a enregistré qu’une seule séance de hausse, lundi, avant quatre baisses consécutives.

Signe de la fragilité et de la volatilité toujours présentes sur les marchés, le CAC 40 avait bien résisté à une semaine sans nouvelles majeures, jusqu’à ce que les résultats décevants de General Electric au premier trimestre, et son avertissement sur résultats pour 2008, inverse totalement la tendance vendredi.

“L’optimisme du marché est de plus en plus résolu mais il y aura bien sûr des paliers et des phases de retour en arrière. Et cette semaine, nous avons assisté à un palier dans la reprise”, a expliqué Jean-Paul Pierret, stratège de Dexia Securities.

“Je n’imagine pas un retour rapide à une volatilité normale. On ne devrait pas retrouver dans l’immédiat de tendance indicielle linéaire”, a également estimé Alain Bokobza, directeur de la recherche actions en Europe pour la Société Générale, lors d’une conférence de presse mercredi.

Le marché a également été confronté à la réapparition de deux problèmes un peu passés au second plan depuis quelques temps: le pétrole cher et l’euro fort.

Les cours du brut se sont ainsi envolés cette semaine jusqu’à de nouveaux records: 112,21 dollars pour le baril à New York mercredi et 109,98 dollars pour le Brent jeudi à Londres.

La monnaie unique européenne a de son côté établi jeudi matin un nouveau record face au billet vert, à 1,5913 dollar pour un euro avant de se replier nettement à la suite des propos tenus par Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE).

Expliquant pourquoi la BCE avait décidé de maintenir son principal taux directeur à 4%, M. Trichet avait tenu des commentaires moins haussiers que prévu, soulignant les risques véhiculés par la crise financière et ses possibles déflagrations sur l’économie de la zone euro.

“L’euro fort, c’est gênant pour la Bourse et les grosses entreprises, mais c’est sans doute le prix à payer pour que la machine américaine se relance”, a estimé M. Pierret.

Les regards vont désormais se tourner vers les Etats-Unis, où la saison de publication des résultats pour le premier trimestre a commencé cette semaine et battra son plein la semaine prochaine.

Après GE ce vendredi, les publications d’Intel mardi, de Coca Cola, JPMorgan Chase et IBM mercredi, ou d’AMD et Merrill Lynch jeudi, seront ainsi particulièrement scrutées.

“Le juge de paix sera les résultats des financières. On va voir si on en a à peu près fini avec les dépréciations ou s’il faut s’attendre à d’autres mauvaises surprises”, a estimé Bertrand Lamielle, directeur de la gestion actions chez B*Capital.

Jeudi, l’annonce par Lehman Brothers de la liquidation de trois fonds avait ainsi provoqué un peu d’inquiétude sur les marchés.

La semaine à venir sera également chargée dans le domaine macroéconomique, surtout aux Etats-Unis. Pour les analystes de Natixis, “le Beige Book donnera une vue d’ensemble de la situation économique; à l’image des autres statistiques publiées, il reflétera une économie en stagflation.”

“En effet, tant les ventes au détail que les mises en chantier et la production industrielle suggéreront une dégradation de la croissance alors que les indicateurs de prix progresseront significativement sous l’effet de la forte hausse du prix du pétrole”, ont-ils ajouté.

 12/04/2008 13:15:01 – © 2008 AFP