Wall Street se prépare au pire avec les résultats des entreprises

 
 
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La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)

[12/04/2008 14:56:12] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York pourrait être emportée la semaine prochaine par la vague de résultats trimestriels des entreprises qui s’annoncent mauvais, notamment des grosses banques, victimes de lourdes pertes en raison du “subprime” et de la crise financière.

“Plus qu’une tendance hebdomadaire, la semaine prochaine va dessiner le climat pour l’ensemble du deuxième trimestre”, prédit Lindsey Piegza, analyste au cabinet FTN Financial.

Sur la semaine écoulée, les performances décevantes, au premier trimestre, du géant de l’aluminium Alcoa et du conglomérat General Electric (GE), considéré comme le baromètre de l’économie américaine, ont ravivé les craintes sur l’étendue et les dégâts de la crise.

D’autant qu’en révisant leurs prévisions annuelles, GE et Alcoa ont douché les espoirs d’un redressement de l’économie, prévu dans la seconde moitié de l’année, grâce à l’entrée en vigueur du plan gouvernemental de relance de la croissance.

L’indice vedette Dow Jones a ainsi perdu 2,25%, pour finir vendredi à 12.325,42 points, tandis que l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a cédé 3,40% à 2.290,24 points. Plus représentatif, parce que plus large, l’indice Standard and Poor’s 500 (SP 500) a lâché 2,74% à 1.323,83 points.

Refuge traditionnel de l’investisseur frileux, le marché obligataire a clôturé vendredi en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,471%, contre 3,481% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,302% contre 4,318%.

Réduite jusqu’ici à des devinettes sur les répercussions de la crise sur les entreprises, la première place financière mondiale doit en avoir une lecture plus précise la semaine prochaine, alors que démarre réellement la saison des résultats.

“Les investisseurs veulent voir ce que les entreprises prévoient comme bénéfices pour le deuxième trimestre”, estime Marc Pado, analyste au cabinet Cantor Fitzgerald.

Les grosses institutions bancaires, épicentres de la crise, sont ainsi particulièrement attendues. Mercredi, les banques JPMorgan Chase et Wells Fargo vont ouvrir le bal, suivies jeudi par leur rivale Merrill Lynch et vendredi par Citigroup.

“Les investisseurs se doutent que JPMorgan, Citigroup ou Merrill Lynch vont annoncer de mauvais bénéfices. Mais ils veulent les entendre dire que +le pire est derrière nous+”, estime Lindsey Piegza.

Or les banques devraient indiquer des dépréciations d’actifs supplémentaires, relève-t-elle.

Outre les institutions financières, nombre d’entreprises de différents secteurs vont également publier leurs résultats, parmi lesquels le fabricant de composants électroniques Intel (mardi), les groupes informatique IBM, de vente aux enchères sur internet eBay, de boissons Coca-Cola (mercredi), le portail internet Google et le fabricant de microprocesseurs AMD (jeudi).

Vendredi, ce sera au tour du groupe industriel Caterpillar (matériel de chantier, moteurs et turbines) et du spécialiste des automatismes Honeywell.

Selon un récent consensus des analystes de Thomson Financial, les bénéfices des entreprises du SP 500 devraient chuter de 10,9% au premier trimestre 2008 par rapport au 1er trimestre 2007.

Le calendrier macroéconomique s’annonce également chargé.

Les chiffres des ventes de détail (lundi), les prix à la production (mardi) et ceux à la consommation (mercredi) pourraient relancer les craintes sur l’essoufflement de la consommation, premier moteur de la croissance américaine.

La consommation a donné une première alerte vendredi, avec le plongeon à son plus bas depuis mars 1982, de la confiance des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan.

La publication du Livre Beige de la banque centrale (Fed), mercredi, donnnant la vision de l’institution sur la santé de l’économie, pourrait fragiliser davantage la confiance.

 12/04/2008 14:56:12 – © 2008 AFP