Le webmarketing, après les bombardements

Le webmarketing n’est plus une notion tout à fait étrangère pour les
sociétés tunisiennes. Banques, opérateurs des télécoms, et même certains
titres de notre presse écrite, se sont décidés à miser sur le web pour
assurer leur publicité. Blogs promotionnels, e-mailing, marketing viral,
autant de nouveaux concepts, défendus becs et ongles par les hérauts de
l’économie virtuelle. Et si Internet ne s’est pas tout à fait popularisé,
dans notre pays, il a néanmoins conservé, une image « branchée »,
avant-gardiste. Autant d’éléments séduisants pour les entreprises désireuses
de conquérir une clientèle jeune, et surtout, dotée d’un certain pouvoir
d’achat. Reste à se retrouver parmi la floraison de web agencies, de
cabinets de communication, et autres experts en image médiatique. Parce que
la notion même de webmarketing, malgré ses connotations futuriste, ne date
pas vraiment d’hier. En Europe et aux Etats-Unis, elle a quasiment émergé en
même temps que le world wide web, vers la fin du siècle dernier.

 

Si les idées libertaires semblaient prendre le pas sur les aspects
commerciaux aux tout débuts de l’aventure de l’internet, l’esprit
d’entreprise a fini par envahir aussi les nouveaux territoires
électroniques. Dans notre pays, certains se sont même très vite spécialisés
dans la communication sur le web. Et la gamme des services proposés est
plutôt large. Certaines agences se sont ainsi spécialisées dans le e-mailing.
C’est le cas de e-direct, x-pert, et autre web2com. Cette dernière a même
organisé dernièrement un séminaire de formation. Le créneau a même intéressé
une multitude de toutes petites structures. Une foule de micro-entreprises
se sont ainsi lancées dans l’aventure, puisqu’il suffit, en fin de compte,
de dénicher une bonne base de données d’adresses e-mails, pour
s’autoproclamer expert ès webmarketing. Des petits malins en ont même
proposées à la vente, surfant sur les promesses plus ou moins respectées du
e-mailing. Parce que l’apparition de logiciels qui se chargent de collecter
les adresses e-mails disponibles sur le web a fini par « démocratiser » le
mail bombing. Puisque aujourd’hui, on trouve de véritables boîtes à outils
pour le parfait spammeur, avec des applications pour collecter les adresses,
et des programmes pour garantir les envois en masse.

 

Certaines agences ont ainsi fini par se faire reconnaître, en envahissant
peu à peu les boîtes aux lettres électroniques des Tunisiens. Un magazine
hebdomadaire bien de chez nous, a d’ailleurs fini par opter pour cette
solution pour grappiller quelques lecteurs supplémentaires. Une solution qui
n’est pas toujours du goût de nos internautes, puisque certains la jugent
plutôt encombrante, voire particulièrement agaçante. D’autres remettent même
en question sa légalité. Curieusement les mêmes ne jugent généralement pas
aussi négativement les prospectus publicitaires de papier, massivement
distribués par nos hypermarchés. Mais même si c’est ce volet, plutôt «
basique » du webmarketing, qui est le plus mis à contribution dans notre
pays, ce n’est certainement pas ce que le web a de mieux à offrir.

 

De nouveaux concepts de communication, beaucoup plus subtils, commencent à
faire leurs preuves. Comme le marketing viral, par exemple. Dans ce cas de
figure, la communication est censée se transmettre (ou plutôt s’inoculer)
d’un internaute à l’autre, sans l’intervention directe de son premier
émetteur. Ce type de stratégie, résolument novatrice, repose généralement
sur l’originalité du message, et donc aussi sur le matériel graphique
l’accompagnant. Pour que les internautes soient « accrochés », et se
chargent de se renvoyer mutuellement un mail ou une animation, encore
faut-il que celle-ci le mérite. Mais il s’agit aussi d’être fidèle à l’image
de marque que l’entreprise désire donner d’elle-même. Une tâche qui n’est
donc clairement pas à la portée de la première web agency venue. Parce que
le webmarketing, c’est bien plus que des campagnes de bombardements
virtuels.
 

Mais votre webmanagercenter aura l’occasion d’y revenir dans un prochain
article.


O.C.