Espagne : Zapatero entame un second mandat avec l’économie comme priorité

 
 
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José Luis Rodriguez Zapatero serre la main du roi d’Espagne Juan Carlos, le 14 avril 2008 à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[14/04/2008 12:45:13] MADRID (AFP) Le socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a entamé lundi son deuxième mandat, avec l’entrée en fonction de son nouveau gouvernement et un premier conseil des ministres, sous le signe du ralentissement économique avec l’adoption rapide d’un plan anti-crise.

La nouvelle équipe composée de neuf femmes et de huit hommes a prêté serment lundi matin devant le roi Juan Carlos et devait se réunir dans l’après-midi pour un premier conseil des ministres d’entrée en fonction et de “prise de contact”, selon la présidence du gouvernement.

Confirmé samedi au poste de ministre de l’Economie, Pedro Solbes a rapidement annoncé qu’un plan doté de 10 milliards d’euros viendrait contrer la “décélération” que vit actuellement l’économie espagnole après dix ans de forte croissance.

Ce plan, qui comprend la promesse électorale de M. Zapatero d’alléger de 400 euros la feuille d’impôt de chaque contribuable espagnol, sera la toute première mesure qu’examinera le nouvel exécutif, vendredi lors de son second conseil des ministres, a indiqué lundi à l’AFP la présidence du gouvernement.

La fin brutale du boum immobilier ajoutée aux fortes turbulences financières internationales ont rendu plus brutal que prévu “l’atterrissage” de l’économie espagnol.

Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une hausse du PIB espagnol en 2008 limité à 1,8% et Banque d’Espagne table sur +2,4%, alors que le gouvernement espérait une croissance de 3,1% dans ses prévisions de décembre.

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Le ministre de l’Economie Pedro Solbes prête serment, le 14 avril 2008 à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

M. Solbes a tenu à mettre l’accent, dimanche depuis Washington où il participait aux réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale, sur la “marge de manoeuvre financière” dont dispose l’Espagne avec un excédent record des comptes publics (23,36 milliards d’euros en 2007) pour stimuler le moteur économique espagnol.

Face cette situation économique dégradée, M. Zapatero a “voulu renforcer ce secteur dans son gouvernement” avec la nomination d’un économiste reconnu au poste de ministre de l’Industrie, Miguel Sebastian, relève lundi le journal libéral El Mundo.

Toutefois l’arrivée de celui qui fut pendant trois ans conseiller économique et homme de confiance du chef de gouvernement, pourrait entraîner quelques frictions avec l’ex-commissaire européen Solbes sur la conduite de l’économie espagnole, anticipe El Pais.

M. Solbes a d’ailleurs tenu à souligner dimanche, que lui seul serait chargé de conduire la politique économique en tant que vice-président du gouvernement: “il me revient de prendre les grandes décisions économiques”.

Outre M. Solbes, M. Zapatero a confirmé trois autre poids lourds dans son gouvernement, avec Maria Teresa Fernandez de la Vega qui conserve le titre de première vice-présidente, Miguel Angel Moratinos aux Affaires étrangères et Alfredo Perez Rubalcaba à l’Intérieur.

Victorieux des législatives du 9 mars à la majorité relative, M. Zapatero a obtenu la confiance des députés vendredi et a annoncé, samedi, la composition de son nouveau gouvernement avec lequel il entame un second mandat.

Outre la confirmation de poids-lourds, le nouvel exécutif est marqué par un accroissement du nombre des femmes et par un rajeunissement avec la nomination de la plus jeune ministre jamais nommée en Espagne, Bibiana Aido, 31 ans, à la tête d’un nouveau ministère de l’Egalité.

De plus, pour la première fois en Espagne, une femme, Carme Chacon, 37 ans, a été nommée à la tête du ministère de la Défense.

 14/04/2008 12:45:13 – © 2008 AFP