[14/04/2008 17:17:43] WASHINGTON (AFP) Le président américain George W. Bush a prévenu lundi que l’accord de libre échange conclu par son administration avec le gouvernement colombien était “mort” si le Congrès ne fixait pas une date ferme pour sa ratification. Ce texte “est mort, à moins” que la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi “ne programme un vote ferme”, a dit M. Bush à l’issue d’une réunion de son conseil des ministres. La Chambre des représentants, où les adversaires démocrates de M. Bush sont majoritaires, a reporté sine die jeudi l’examen du traité, rendant improbable son adoption cette année et stoppant abruptement M. Bush dans son effort pour la libéralisation du commerce. “C’est une décision sans précédent, et il n’est pas dans l’intérêt de notre pays de braquer un allié comme la Colombie, ni de ne pas encourager la vente de nos biens et nos services à l’étranger”, a dit M. Bush. Plus d’un an après le début d’une cohabitation très conflictuelle avec la majorité démocrate, M. Bush s’en est pris très durement au Congrès, l’accusant de préférer “la surveillance des plages et la conservation des paysages” plutôt que l’action pour résoudre les difficultés économiques. L’accord de libre échange, conclu entre les gouvernements américain et colombien en novembre 2006 et approuvé par les parlementaires colombiens, est pour M. Bush un enjeu économique et stratégique majeur en Amérique latine. Il s’agit, dit-il, de supprimer les barrières douanières pour les produits américains exportés vers la Colombie, mais aussi de signifier son soutien à la Colombie, allié le plus sûr des Etats-Unis dans la région, au moment où celle-ci est parcourue par un fort sentiment anti-américain. Les démocrates ont accusé M. Bush de vouloir leur forcer la main en leur envoyant le texte bien qu’ils l’aient prévenu que le traité risquait de ne pas recueillir la majorité. Nombre d’entre eux sont sensibles aux arguments des syndicats selon lesquels le gouvernement colombien n’a pas fait assez pour protéger les dirigeants syndicaux contre les meurtres et les actes de harcèlement. Ils veulent aussi une extension des programmes d’aide aux employés payant selon eux le prix de la libéralisation des échanges. En pleine campagne présidentielle, dont l’économie, la préservation des emplois américains et le libre-échange sont le thème numéro un, les deux candidats à l’investiture démocrate, Barack Obama et Hillary Clinton, se sont prononcés contre l’accord. |
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