[14/04/2008 15:34:37] PARIS (AFP) Dans le prolongement du succès d’une exposition lancée l’an dernier, un musée de l’informatique ouvrira ses portes mardi sur le toit de la Grande Arche de la Défense pour un voyage surprenant au fil des premiers PC, souris et disquettes, du début du XXe siècle à nos jours. A l’origine de ce projet, Philippe Nieuwbourg, un passionné des technologies de l’information, a rassemblé 200 objets rares, issus essentiellement de collections privées, pour retracer l’histoire de l’informatique. A travers un “fil du temps”, ponctué de vidéos, le visiteur chemine au milieu d’inventions pas si lointaines, mais faisant déjà figure d’antiquités, le long d’un parcours prévu pour durer 45 minutes. En étant plus interactif et “dirigiste”, le musée, raconte M. Nieuwbourg, s’est efforcé de corriger les défauts de l’exposition précédente qui a accueilli 220.000 visiteurs de juin 2007 à février. Les explications compliquées ont été bannies et les cubes de présentation adaptés à la taille des enfants: “le but est de donner des repères, dans une optique de vulgarisation, et non d’expliquer comment fonctionne un microprocesseur”, commente le maître d’oeuvre.
La balade commence avant 1920, “quand l’informatique n’existait pas”, et se termine par une incursion dans le futur avec les voitures sans pilote ou les biotechnologies pour “donner des pistes de réflexion aux Bill Gates de 2040”, plaisante M. Nieuwbourg. Entre-temps le visiteur se promène dans une salle informatique des années 1960, “qui tient aujourd’hui dans la main”, dit-il en brandissant son “Blackberry”. Puis, jalousement gardé sous une cloche, apparaît le premier micro-ordinateur au monde, le Micral, conçu par des Français en 1973, deux ans après l’invention du microprocesseur par une petite entreprise américaine dénommée… Intel. Boîte en fer de 12 kilos doté de boutons poussoirs, sans clavier ni écran, il n’avait pas grand-chose en commun avec le PC d’aujourd’hui. C’est dix ans plus tard qu’Apple lancera le Lisa, précurseur du Mac, qui propose pour la première fois une interface graphique proche de celle qu’on connaît, avec souris et icônes… pour la modique somme de 10.000 dollars.
A ses côtés, trône le premier ordinateur “transportable”, créé en 1981 par Adam Osborne, dans un boîtier ressemblant à une machine à coudre: il n’avait ni batterie ni disque dur. Etonnantes aussi, les disquettes d’antan imaginées par IBM: d’un diamètre de 20 cm environ, il en faudrait 8.000 pour remplir une banale clé USB d’un gigaoctet! Présenté comme la “pièce majeure” du musée, un super-calculateur Cray des années 1980 attire le regard par son aspect massif (1,4 tonne) et son design vert pomme: d’un coût de 15 millions de dollars à l’époque, il était moins puissant qu’un PC actuel. Parallèlement à cette collection permanente, le musée accueille deux expositions thématiques: l’une sur l’histoire d’internet, de la guerre froide à nos jours, et l’autre, réalisée par Stéphane Mathon, sur le détournement de machines à des fins artistiques. “L’objectif est d’attirer un public francilien, au-delà des touristes étrangers” qui viennent pour la vue et s’arrêtent au passage, indique Francis Bouvier, président du toit de la Grande Arche. D’une superficie de 800 m2, le musée, qui se présente comme le premier “indépendant en Europe”, a l’ambition “de continuer à grandir”, sans avoir l’expérience ni “les moyens d’un musée public”, reconnaît M. Nieuwbourg. A noter toutefois l’existence de structures similaires en Europe comme le musée Bolo, installé dans les locaux de l’Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne, et celui du constructeur Unisys à Bruxelles. |
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