[14/04/2008 18:39:04] LONDRES (AFP) Le directeur général de British Airways Willie Walsh a tiré lundi les conclusions de l’ouverture désastreuse du terminal 5 de Londres Heathrow, assurant n’avoir jamais songé à démissionner tout en soulignant à mi-mot la responsabilité de l’opérateur BAA. M. Walsh est revenu devant la presse étrangère à Londres sur l’ouverture manquée de ce terminal, un bâtiment magnifique qui a coûté 5,6 milliards d’euros, mais où une accumulation de problèmes a perturbé le fonctionnement pendant les douze premiers jours d’exploitation, aboutissant à un désastre médiatique à la hauteur des flonflons que la compagnie faisait retentir depuis des mois à la perspective de son arrivée dans le bâtiment dont elle est l’unique locataire. L’affaire a de surcroît coïncidé avec l’arrivée dans le bastion d’Heathrow de nouvelles compagnies profitant de l’entrée en vigueur de l’accord de ciel ouvert transatlantique. Alors que tout fonctionne normalement désormais, M. Walsh a répété les excuses de la compagnie, mais en soulignant cette fois explicitement que “tout ce qui s’est passé n’était pas la faute de BA, que certaines erreurs avaient été aussi commises par l’aéroport” et son opérateur BAA. M. Walsh a reconnu la responsabilité des failles dans l’enregistrement des bagages, mais dès le départ, deux problèmes dépendant de BAA (le parking réservé au personnel et le contrôle de son accès au terminal) ont commencé à tout fausser, a-t-il remarqué. Il a estimé que tout cela aurait “dû être anticipé”, et s’est accusé de n’avoir laissé que quatre jours au personnel pour se familiariser avec le nouveau bâtiment. “Aucun doute, cela a été une mauvaise performance”, a-t-il reconnu, tout en se disant “absolument convaincu que le T5 sera un succès fantastique”. Il a souligné qu’il s’agirait désormais de la maison de BA à Heathrow pour les quarante prochaines années. BA et BAA ne prendront néanmoins aucun risque avec les long-courriers qui devaient migrer du T4 au T5 le 30 avril et dont l’arrivée sera désormais étalée entre le 5 juin et la fin octobre. M. Walsh a assuré que, dans cette affaire, “il n’avait jamais songé à démissionner, et n’en avait toujours aucune intention”. “Je ne suis pas partisan de fuir devant les problèmes, mais plutôt de les résoudre, et c’est parce que j’aime les défis que j’aime travailler dans une compagnie aérienne, il y en a tant à résoudre”, a-t-il proclamé. Il a nié aussi qu’il y ait eu des pressions des actionnaires en vue de sa démission. “Quand on fait des erreurs il faut être assez grand pour les reconnaître”, a-t-il ajouté, lançant ainsi une pierre dans le jardin de BAA qui n’a jamais fait de telles excuses. “Tous les problèmes n’étaient pas de notre fait mais tous les clients étaient les nôtres et je ne pense pas qu’ils veuillent me voir me lever pour critiquer quelqu’un d’autre, il vaut mieux travailler avec BAA pour les amener à régler les problèmes qui dépendent d’eux, c’est plus constructif”, a ajouté le patron de la compagnie. Alors que BAA (propriété depuis deux ans de l’espagnol Ferrovial), qui possède également Londres-Stansted et Londres-Gatwick, ainsi que les trois plus gros aéroports écossais, est honni des autres compagnies aériennes pour ses charges trop élevées, M. Walsh a convenu qu’il s’agissait “d’un monopole qui n’avait jamais apporté un très bon service”. Mais il a expliqué sa réticence à appeler à un démantèlement de l’opérateur par le fait que celui-ci est d’accord avec l’idée, défendue par BA, d’augmenter la capacité de l’aéroport d’Heathrow avec une troisième piste. Pour M. Walsh, casser le monopole de BAA ne peut se concevoir sans “une régulation économique plus forte”. |
||
|