Records absolus des prix des carburants en France, menace sur l’inflation

 
 
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Pompe à essence dans une station service de Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

[15/04/2008 10:11:49] PARIS (AFP) Les prix de tous les carburants en France ont atteint la semaine dernière des records absolus, dans le sillage de ceux du brut, au risque de faire grimper encore les prix à la consommation et de grever le pouvoir d’achat des ménages.

Le litre de gazole a atteint le record de 1,2871 euro, selon un relevé hebdomadaire mis en ligne sur le site de l’Ufip. Le dernier record du gazole avait été atteint à la mi-mars à 1,2799 euro le litre.

Le litre de super sans plomb 95 a aussi franchi un plus haut à 1,3804 euro, contre 1,3795 euro pour son précédent record fin février.

Le litre de fioul domestique a également atteint un pic la semaine dernière à 0,8447 euro, contre un précédent record à la mi-mars à 0,8342 euro.

“Il s’agit des prix les plus élevés qu’on ait connus jusqu’à présent”, note le délégué général de l’Ufip, Jean-Louis Schilansky, interrogé par l’AFP.

Ces records, qui correspondent à des moyennes hebdomadaires de prix, sont déjà largement battus dans certaines stations-services.

Le gazole atteignait mardi 1,36 euro le litre dans une station-service Total, à Nurieux-Volognat, dans l’Ain, et l’essence 1,52 euro dans une autre station-service Total à Neyron, également dans l’Ain, selon le site du ministère de l’Economie qui recense les prix pratiqués à la pompe.

La force de l’euro par rapport au dollar (1,5843 dollar mardi matin) continue “de jouer un rôle d’amortisseur”, étant donné que les carburants sont achetés en dollars et vendus en euros, “mais pas suffisamment”, observe M. Schilansky.

Les prix des carburants sont “tous tirés par l’envolée des prix du brut, avec une tension particulière sur le gazole”, explique M. Schilansky.

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Plateforme pétrolière offshore en mer du Nord (Photo : Oddvar Walle Jensen)

Les cours du pétrole brut sur les marchés internationaux ont atteint des plus hauts mardi matin.

Dans les échanges électroniques en Asie, le baril de “light sweet crude” a atteint un pic à 112,48 dollars américains, et celui de Brent de la mer du Nord, qui est la référence en Europe, est monté jusqu’à 110,45 dollars.

Le responsable de l’Ufip observe que “le gazole est sérieusement plus cher que l’essence”, en raison d’une “demande très vive” en France pour ce carburant qui domine le parc automobile, d’une “diesélisation du parc qui s’affirme en Europe”, et d’une demande en gazole qui “semble très soutenue” aux Etats-Unis, où les voitures roulent principalement à l’essence.

A l’inverse, la demande en essence “continue d’être faible” mais son prix reste porté par ceux du brut, selon l’Ufip.

Le prix du fioul, qui appartient à la même catégorie de produits distillés que le gazole, “subit la même tendance, malgré la fin de la période de chauffage” en Europe, souligne l’Ufip.

Cette hausse des prix des carburants risque de faire gonfler en France les prix à la consommation, qui ont déjà explosé en mars (+3,2%). En mars, les prix des combustibles liquides, dont le fioul domestique, ont déjà bondi de 38%.

La flambée des prix à la pompe s’ajoute à celle de la facture énergétique des ménages. Le gouvernement a proposé une hausse de 5,5% à la fin avril des tarifs du gaz, qui augmenteraient ainsi de près de 10% en quelques mois après une précédente majoration de 4% en janvier.

Cette inflation éloignera-t-elle les automobilistes des pompes? Selon l’Ufip, habituellement “quand les prix des carburants augmentent, il y a une petite baisse de la consommation, mais les gens reprennent ensuite leurs habitudes car ils ont besoin de rouler”.

 15/04/2008 10:11:49 – © 2008 AFP