Déficit, BCE : les dirigeants économiques européens mettent en garde l’Italie

 
 
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Le commissaire aux Affaires économiques Joaquin Almunia lors d’une conférence de presse, le 27 février 2008 à Bruxelles (Photo : Thierry Monasse)

[15/04/2008 13:04:52] BRUXELLES (AFP) Des responsables économiques européens ont mis en garde dès mardi Silvio Berlusconi sur sa politique économique, notamment en termes de déficits, après sa victoire aux législatives italiennes.

“Nous vivons dans une période d’incertitude”, dans laquelle “il est essentiel d’être prudent” afin de “ne pas risquer de dépasser la limite de 3% de déficit” autorisée par le Pacte de stabilité, a déclaré le commissaire aux Affaires économiques Joaquin Almunia, lors d’un forum sur l’euro.

L’Italie est actuellement sous le coup d’une procédure pour déficit excessif de l’UE, qui devrait être abrogée cette année, alors que le déficit public de l’Italie a été ramené à 1,9% en 2007, contre 3,4% en 2006.

“Etant donné les résultats obtenus en 2007, je n’ai pas de doute sur l’abrogation de la procédure pour déficit excessif contre l’Italie”, a dit M. Almunia.

Mais ce n’est que “la première étape, a-t-il ajouté. La deuxième étape sera de continuer cet effort”, afin d’atteindre l’objectif à moyen terme d’équilibre des finances publiques italiennes.

Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker s’est refusé pour sa part à “prodiguer des avis quasiment officiels” au gouvernement italien “à partir de Bruxelles”, ajoutant que celui-ci “expliquera devant l’Eurogroupe le programme gouvernemental, la politique budgétaire”.

Il a néanmoins conseillé à “tous les responsables monétaires de l’Europe”, “ceux qui le deviendront” comme “ceux qui ont été reconfirmés dans leurs fonctions”, de lire “attentivement” les textes européens, qui disent notamment “que les gouvernements européens doivent surveiller de près les évolutions budgétaires dans leurs pays”.

Le chef économiste de la Banque centrale européenne, Jürgen Stark, a défendu pour sa part l’indépendance de la BCE, après des critiques de M. Berlusconi la semaine dernière sur la politique de la banque centrale, estimant que “l’on devrait redonner la priorité aux politiciens”.

“Une grande indépendance est une condition nécessaire à la crédibilité de la politique monétaire”, a affirmé M. Stark, en “recommandant” aux gouvernants européens, y compris ceux “nouvellement élus”, de se référer au traité de Maastricht et de ne pas y porter atteinte.

 15/04/2008 13:04:52 – © 2008 AFP