Le pétrole dépasse pour la 1ère fois les 114 dollars à New York

 
 
photo_1207904990072-10-1.jpg
Une plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique

[16/04/2008 06:32:41] NEW YORK (AFP) Le prix du baril de pétrole a dépassé pour la première fois le seuil des 114 dollars mardi à New York, en raison de la fermeture de terminaux au Mexique, de perturbations sur des infrastructures pétrolières au Nigeria et une anticipation de baisse de la production russe.

Ce record a été atteint lors des échanges électroniques après la clôture officielle des marchés.

En séance, les prix du pétrole ont établi mardi de nouveaux records à New York (113,99 dollars le baril) et à Londres (112,08 dollars), à la suite de la fermeture de terminaux au Mexique et de perturbations sur des infrastructures au Nigeria.

Le prix du baril d’or noir s’est renchéri de plus de 50 dollars par rapport à son niveau de 2007 à New York, et d’environ 44 dollars à Londres.

Cette flambée va se poursuivre, avancent les analystes, qui estiment que les 115 dollars le baril sont à portée de main.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en mai a fini la séance à 113,76 dollars, un niveau inédit en clôture, en hausse de 2,03 dollars par rapport à lundi.

Le baril de Brent de la Mer du Nord, coté à Londres, a aussi aligné un nouveau sommet en clôture, en terminant à 111,31 dollars (+1,47 dollar).

Depuis quelques jours, les cours du baril de brut battent quotidiennement leurs records, sous l’effet soit de fondamentaux haussiers, soit de facteurs conjoncturels tel l’effritement du dollar, qui rend moins chères les matières premières et pousse les investisseurs à se protéger de l’inflation.

L’envolée de mardi s’explique par des craintes sur les approvisionnements, après la fermeture de quatre terminaux alimentant les Etats-Unis, premier consommateur mondial d’or noir, par la société pétrolière publique mexicaine Petroleos Mexicanos (PeMex), pour cause de mauvais temps.

“Il n’y aura aucune conséquence sur les livraisons”, a affirmé à l’AFP, Carlos Ramirez, porte-parole de PeMex, “à l’exception des retards”. M. Ramirez n’a cependant pas annoncé de date de réouverture des terminaux, car “tout dépend des prévisions météo”.

Par ailleurs, des incendies se sont déclarés sur les installations de la Naoc, filiale du groupe italien Eni, dans la région pétrolière du delta du Niger au Nigeria. La perte de production est évaluée à 5.000 barils par jour.

Premier producteur africain d’or noir, le Nigeria a vu environ un quart de sa production totale réduite en raison des violences dans les zones de production depuis janvier 2006.

En outre, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a estimé mardi que la production pétrolière de la Russie -un des principaux producteurs hors Opep- allait baisser en 2008, une première depuis environ une décennie.

Parallèlement, la Chine a annoncé de son côté un bond de 49% des importations de gazole en mars, selon Phil Flynn (Alaron Trading).

Pour l’analyste, les investisseurs font le pari que la baisse de la demande énergétique prévue aux Etats-Unis, à cause du ralentissement économique, sera compensée par la progression de la consommation en Chine et en Inde par exemple, dont les économies sont en forte croissance.

“Les marchés pétroliers sont devenus un refuge pour les fonds spéculatifs, qui y investissent massivement, désertant les autres types de placements financiers”, estime Phil Flynn.

 16/04/2008 06:32:41 – © 2008 AFP