[16/04/2008 12:48:40] PARIS (AFP) Les appels au boycott des marques françaises présentes en Chine, circulant sur l’internet, n’ont pas d’effet sur les relations économiques entre Paris et Pékin, a assuré mercredi le ministère français des Affaires étrangères. “Nous écoutons la voix du peuple chinois, qui est un peuple ami, mais les appels au boycott sont le fait d’une très petite minorité et nous n’avons pas connaissance d’un effet quelconque de ces initiatives sur nos relations économiques”, a dit à la presse la porte-parole du ministère, Pascale Andréani. La Chine avait refusé mardi de condamner les appels au boycott des marques françaises, qui concernent notamment le distributeur Carrefour très présent dans le pays, estimant que la réaction des Chinois “a une raison” et appelant la France à “écouter attentivement la voix du peuple chinois”. Le fiasco du passage de la flamme olympique à Paris et la menace du président français Nicolas Sarkozy de bouder en août la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques si Pékin ne reprend pas son dialogue avec le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains, ont été mal accueillis à Pékin. “La Chine et la France ont des relations étroites dans tous les domaines et notamment dans le domaine économique”, a fait valoir Mme Andréani, ajoutant : “Nous abordons ensemble tous les sujets dans un esprit de confiance mutuelle”.
Le ministère chinois des Affaires étrangères avait toutefois lancé mardi une claire mise en garde à la France en déclarant que “l’amitié nécessite les efforts des deux parties” et qu'”on ne peut pas d’un côté entendre vanter l’importance de la relation entre la France et la Chine et de l’autre voir des choses que le peuple chinois ne comprend pas et n’accepte pas”. Depuis quelques jours, des messages sont également envoyés en Chine sur les portables pour enjoindre de boycotter les magasins Carrefour, accusant les principaux actionnaires du distributeur “de soutenir financièrement le dalaï lama”. Le distributeur français a réfuté ces accusations, les qualifiant de “fausses et sans fondement”. Les groupes français de spiritueux, très présents en Chine, ont indiqué mercredi ne pas être inquiets d’un possible boycott. “Nos produits sont suffisamment implantés et les Chinois suffisamment intelligents pour ne pas céder à des demandes de boycott provenant de groupes minoritaires”, a déclaré un porte-parole de la Fédération française des vins et des spiritueux (FEVS). Au sein de la communauté d’affaires française en Chine, l’inquiétude commence à poindre. Un débat au sein de la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine (CCIFC) sur l’opportunité de s’exprimer publiquement n’a finalement pas abouti. L’un de ses membres éminents, le consultant André Chieng a exprimé son point de vue personnel dans une tribune publiée par le journal Les Echos. “La Chine a été fermée pendant des siècles. Son ouverture ne date que de trente petites années. Ne lui claquons pas la porte au nez”, conclut-il. |
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