Le microcrédit : les Fonds de la dignité


Par Mohamed BOUAMOUD


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I – La BTS

 

1) Les objectifs

Banque de dépôt régie par la loi bancaire tunisienne et soumise à la
réglementation prudentielle, la BTS est une Société à caractère public dont
le capital s’élève à 40 millions de dinars (54% détenus par le secteur
public et 46% par 220 mille actionnaires privés). Créée en 1997, elle a
démarré effectivement au mois de mai 1998.

 

Ses objectifs tendent à contribuer à l’effort de l’Etat pour la promotion de
l’emploi indépendant en facilitant l’accès au micro-financement et en
luttant contre la pauvreté ; à intervenir sur tout le territoire national,
en milieux rural et urbain, en vue d’aider au financement des petits projets
et à la création de sources de revenus ; et à contribuer à la diffusion de
l’esprit d’initiative et de l’auto-prise en charge.

 

2) Le microcrédit et ses principes

La naissance du microcrédit est due au constat de couches sociales démunies
et ayant profité par le passé de l’assistance pure et simple des pouvoirs
publics. Aussi, ce mécanisme entend-il permettre la création de sources de
revenus, l’aide à l’intégration socio-économique des couches à faible
revenu, l’amélioration des conditions de vie, et le renforcement du rôle des
associations. Au départ, au mois d’octobre 1999, la BTS, à qui était confiée
la mise en place du système, opérait avec 6 associations ; sept ans plus
tard (en 2006), elle œuvrait avec 250 associations.

 

Les principes du microcrédit sont les suivants : un montant maximal arrêté à
4 mille dinars pour les activités productives, et 700 dinars pour
l’amélioration des conditions de vie ; le taux d’intérêt maximal est fixé à
5 % par an ; la durée maximale de remboursement est de 3 ans avec
possibilité de franchise selon la nature de l’activité ; pas de cumul de
crédits dans le cadre du même système ou avec d’autres sources de
financement ; certaines exonérations sont consenties, tels que les droits
d’enregistrement ou les timbre pour les contrats de crédits) ; la structure
habilitée à octroyer le microcrédit est l’association de développement
agréée par le ministère des Finances.

 

3) L’Association du microcrédit (AMC)

A l’AMC, qui agit en partenariat avec la BTS sur la base d’un contrat
annuel, sont reconnus certains rôles dont les principaux sont : le
changement des mentalités (l’importance du remboursement pour mettre un
terme à l’esprit d’assisté) ; l’étude des demandes de crédit et la prise de
décision dans l’indépendance totale) ; le suivi et l’encadrement des clients
; l’autonomie de gestion ; et le remboursement du principal à la BTS (les 5
% d’intérêts revenant à l’AMC pour la gestion de ses affaires
administratives et comptables).

 

Il va sans dire que c’est la BTS qui finance les Associations, et que les
fonds alloués aux Associations proviennent essentiellement de la Journée de
solidarité, du bénévolat des comités directeurs des associations, des
cotisations, des subventions, etc.

 

Mais il importe de savoir que le montant maximum du microcrédit est passé
progressivement de mille dinars en 1999 à 4 mille dinars en 2004, cependant
que les Associations sont aujourd’hui au nombre de 264.

 

4) Paysage du microcrédit

 

• Nombre des Associations : 264

• Nombre total des crédits : 284.000

• Montant global : 232 millions de dinars

• Montant moyen du crédit : 810 dinars

• Durée moyenne : 15 mois

• Part de la femme : 38,6 %

• Pourcentage des crédits en milieu rural : 67 %

 

5) Répartition par secteur

 

Agriculture : 40,9 %

Commerce : 22,8 %

Petits métiers : 15 %

Artisanat : 6 %

Services : 5,9 %

Amélioration des conditions de vie : 9,3 %

Taux de recouvrement : 83 %.

 

6) Les atouts du système

L’atout majeur du système du microcrédit est évidemment le financement
décentralisé et de proximité, le demandeur de crédit n’ayant pas, pour la
cause, à se déplacer depuis l’intérieur de la République jusqu’à Tunis. Non
moins important est l’autre atout qui a réussi à ancrer la culture de l’auto-emploi
et le remboursement.

 

7) Les réalisations du microcrédit

D’octobre 1999 à fin 2004, la BTS a accordé 115.968 crédits pour un montant
global de 87.623 000 dinars.

2005 : 46.313 crédits pour 38.632.000 dinars ;

2006 : 58.458 crédits pour 49.835.000 dinars ;

2007 : 63.961 crédits pour 56.560.000 dinars ;

Total : 284.700 crédits pour 232.660.000 dinars.

 

8) Nature des projets (création ou extension)

1999 – 2004 :

Création : 46.562 projets pour 32.086.000 dinars

Extension : 69.406 projets pour 55.536.000 dinars

 

2005 :

Création : 21.520 projets pour 16.263.000 dinars

Extension : 24.793 projets pour 22.369.000 dinars

 

2006 :

Création : 27.703 projets pour 21.574.000 dinars

Extension : 30.755 projets pour 28.260.000 dinars

 

2007 :

Création : 31.403 projets pour 25.592.000 dinars

Extension : 32.558 projets pour 30.976.000 dinars.

 

9) Répartition par sexe

1999-2004 :

Hommes : 72.357 (62,4%)

Femmes : 43.611 (37,6%)

 

2005 :

Hommes : 27.796 (60%)

Femmes : 18 517 (40%)

 

2006 :

Hommes : 33.997 (58,2%)

Femmes : 24.461 (41,8%)

 

2007 :

Hommes : 35.866 (56,1%)

Femmes : 28.095 (43,9 %)

 

10) Répartition par secteur

1999-2007

Amélioration des conditions de vie : 44.917 pour 22.320.000 dinars

Agriculture : (nombre difficile à cerner) pour 94.480.000 dinars

Artisanat : 18.891 pour 13.956.000 dinars

Petits métiers : 38.820 pour 34.542.000 dinars

Commerce : 62.639 pour 52.909.000 dinars

Services : 13.255 pour 14.454.000 dinars

 

Remarque : l’agriculture et le commerce arrivent en tête des bénéficiaires
avec respectivement 37,3% et 22%.

 

11) Répartition géographique

1999 – 2007

Nord-est : 57.835 projets pour 46.613.000 dinars (20%)

Nord-ouest : 44.150 projets pour 36.509.000 dinars (15,5%)

Centre-Est : 47.553 projets pour 41.135.000 dinars (16,7%)

Centre-Ouest : 68.398 projets pour 56.638.000 dinars (24%)

Sud-est : 26.689 projets pour 24.833.000 dinars (9,4%)

Sud-ouest : 40.075 projets pour 26.933.000 dinars (14,1%)

 

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