Rien à dire, ou presque. Une petite heure, le temps de regarder un
documentaire d’une dizaine de minutes, sur les changements profonds que vit
la banque, d’écouter successivement MM. Moncef Chaffar et Hassen Bertal,
respectivement président du conseil et directeur général, présenter les
chantiers en cours et les résultats de 2007, et, enfin, de poser trois
questions; et le tour était joué.
Conviés à la communication financière au cours de laquelle Attijari bank a,
mardi 15 avril 2008, révélé ses résultats de l’année écoulée, intermédiaires
en Bourse et journalistes ont très peu trouvé à redire. Bien au contraire,
la direction de la filiale tunisienne d’Attijariwafa bank a eu droit, lors
de ce «grand oral», aux félicitations du «jury», notamment pour avoir eu
l’audace d’assainir les comptes de la banque d’un coup pour lui permettre de
repartir rapidement sur des bases solides. Une politique qui, deux ans plus
tard, commence à porter ses fruits. Les chiffres de 2007 le démontrent bien.
En effet, tous les paramètres progressent et notablement. Ainsi, le Pnb a
fait un bond de 29% à 104,8 millions de dinars, le RBE a augmenté encore
plus fortement (+68%) pour passer à 42,5 millions de dinars, alors que le
résultat net a évolué de manière très spectaculaire passant de -176,4 à
-9,4. De même, le coût du risque a baissé de près de dix points à 3% (contre
12,6% en 2006), et baissera encore en 2008, promet le directeur général. Le
taux de provision progresse de 38,3% à 45,9% en 2008. Insuffisant au regard
de Bâle II, qui place la barre à 70% ? Hassen Bertal admet que sa banque
est, dans ce domaine, en deçà de la moyenne du marché bancaire tunisien
(48%), mais promet qu’Attijari atteindra 70% de provision en 2009.
Le taux des actifs classés a, quant à lui, baissé de 21,9% en 2006 à 17,8%
en 2007 –soit mieux que les autres banques, qui en étaient à 19%-, et «nous
serons dans la bonne moyenne du marché en 2008», s’engage le directeur
général.
Attijari bank, qui a terminé 2007 avec un léger déficit (-9,4 millions de
dinars, contre – 176,4 millions de dinars tunisiens en 2006), a enregistré
au cours du premier trimestre 2008 son premier bénéfice (4,1 millions de
dinars) et s’attend à réaliser un résultat net de 37 millions de dinars en
2008, de 58 millions de dinars en 2010 et de 54 millions de dinars en 2011
–une baisse due, explique M. Bertal, au fait que dans trois ans, Attijari
bank procèdera, en même temps, à la première fois à la distribution de
dividendes et au paiement d’impôts.
Des résultats qui viendront récompenser la profonde transformation de la
banque (mise en conformité par rapport aux standards internationaux de
gouvernance, segmentation du fonds de commerce, lancement d’une bonne
dizaine de nouveaux produits, etc.) menée au pas de charge –«la banque est
une véritable ruche», dira à ce sujet M. Moncef Chaffar- et auxquels le
marché s’est montré très sensible : le cours en Bourse de l’action Attijari
bank est passé en quatre mois de 7,250 d (au 31 décembre 2007) à 10,400 d
(le 15 avril 2008).
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