Nouveau record de l’euro, qui atteint 1,5984 dollar

 
 
photo_1208371532031-2-1.jpg
Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget)

[17/04/2008 09:43:29] NEW YORK (AFP) La monnaie unique européenne a atteint jeudi un nouveau sommet face au billet vert, montant jusqu’à 1,5984 dollar pour un euro vers 09H20 GMT, dans la foulée de ses records des précédents jours.

Mercredi, l’euro avait établi un record absolu, en montant à 1,5979 dollar, dopé par un contexte de forte inflation en zone euro, qui éloigne d’éventuelles perspectives de baisse des taux d’intérêt européens.

Parallèlement une hausse conforme aux attentes des prix à la consommation aux Etats-Unis en mars n’avait pas remis en cause les attentes de poursuite des baisses des taux d’intérêt américains.

Le marché des changes était dominé mercredi par l’inflation de part et d’autre de l’Atlantique et ses conséquences sur les politiques monétaires des banques centrales européenne (BCE) et américaine (Fed).

L’euro avait ainsi multiplié les records, après l’annonce de la progression de l’inflation en zone euro en mars, en s’approchant du seuil des 1,60 dollar, à 1,5979, un niveau inédit depuis le lancement de la monnaie unique européenne en 1999.

L’inflation est ressortie à 3,6% sur un an en zone euro, contre 3,5% annoncé précédemment. C’est le plus haut niveau depuis 16 ans.

“La première baisse des taux de la BCE n’est plus attendue qu’en toute fin d’année, en novembre ou décembre”, commentaient les analystes de Natixis.

A l’inverse, son homologue américaine, la Fed, pourrait encore utiliser son outil monétaire pour lutter contre la récession annoncée aux Etats-Unis au vu des chiffres de l’inflation.

Les prix à la consommation sont en effet ressortis conformes aux attentes en mars aux Etats-Unis (+0,3%), de même que l’indice de base (hors alimentation et énergie), qui a augmenté de 0,2%.

Ces chiffres donnent “une certaine marge de manoeuvre à la Fed pour baisser ses taux”, a estimé l’économiste indépendant Joel Naroff.

D’autant que la situation économique devrait rester morose.

Les mises en chantier de logements et les permis de construire ont par exemple reculé plus fortement que prévu en mars.

De plus, la présidente de la banque de Réserve fédérale de San Francisco Janet Yellen, a dit mercredi s’attendre à une croissance “faible, voire nulle” au premier semestre aux Etats-Unis, et qu’une contraction ne pouvait être exclue.

Dans son Livre Beige, la Fed a estimé mercredi que les conditions économiques se sont encore détériorées depuis le début du mois de mars aux Etats-Unis.

 17/04/2008 09:43:29 – © 2008 AFP