[17/04/2008 10:57:52] LONDRES (AFP) Le baril de pétrole Brent échangé à Londres et le “light sweet crude”, brut coté à New York, ont atteint de nouveaux plus hauts jeudi, soutenus par la baisse surprise des stocks américains, la glissade du dollar et la poursuite de problèmes de production. Vers 10h00 GMT, le prix du baril de “light sweet crude” pour livraison en juin prenait 30 cents à 115,23 dollars. Dans la matinée, il avait atteint un nouveau sommet à 115,54 dollars. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait lui 42 cents à 113,08 dollars le baril, après avoir lui aussi établi un nouveau plus haut historique, à 113,38 dollars. Le brut new-yorkais avait dépassé les 115 dollars mercredi, tandis que son cousin londonien s’était hissé au-dessus des 113 dollars jeudi matin. Les prix du pétrole ont gagné environ 5 dollars des deux côtés de l’Atlantique depuis le début de la semaine. Sur un an, la hausse est de l’ordre de 50 dollars. Cette accélération a été précipitée par une baisse significative des stocks de brut et d’essence aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d’or noir, alors que la Chine devrait voir sa demande de brut augmenter en raison de la poursuite d’une croissance à deux chiffres (+10,6% au premier trimestre). Selon les chiffres publiés mercredi, les réserves de brut américaines ont diminué de 2,3 millions de barils la semaine dernière par rapport à la semaine précédente, quand les prévisions annonçaient une reconstitution d’environ 1,8 million de barils. De plus, les stocks d’essence ont fondu de 5,5 millions de barils, contre un recul de seulement 1,8 million de barils prévu. Or ces stocks sont très sollicités à l’approche de l’été, période de grands déplacements aux Etats-Unis. La faiblesse du billet vert, qui a touché un nouveau plancher jeudi, à 1,5984 dollar pour un euro, continuait également d’alimenter la ruée des investisseurs munis d’autres devises vers les matières premières, libellées en dollars donc moins chères quand celui-ci s’effondre. “La faiblesse du billet vert est en cause mais les statistiques sur les stocks ont été le deuxième facteur de soutien, bien que des chiffres assez mitigés ont donné de quoi boire et manger tant aux taureaux (ceux qui parient sur la hausse des cours, ndlr) qu’aux ours (ceux qui parient sur la baisse, ndlr)” a commenté Olivier Jakob de Petromatrix. Au chapitre des facteurs haussiers géopolitiques, la poursuite des troubles au Nigeria et des fermetures de terminaux au Mexique ont réchauffé encore les cours de l’or noir. La production pétrolière au Nigeria, faute d’investissements suffisants, pourrait baisser de 30% d’ici à 2015, selon un rapport remis à la présidence nigériane dont fait état jeudi le Financial Times. Si les niveaux actuels d’investissements sont maintenus, “la production globale de pétrole et de gaz baissera de 30% d’ici 2015”, poursuit le document, rédigé en particulier par l’ancien secrétaire général de l’Opep, Rilwanu Lukman. Le Nigeria, premier producteur africain d’or noir, fait face depuis janvier 2006 à des violences dans certains secteurs sensibles comme la région du delta du Niger. |
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