France : vague de départs à la Société Générale après l’affaire Kerviel

 
 
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Jean-Pierre Mustier, patron de la branche financement et investissement de la Société Générale, le 24 janvier 2008 à La Défense (Photo : Martin Bureau)

[17/04/2008 11:01:22] PARIS (AFP) Une dizaine de responsables de la Société Générale, dont le patron de la branche financement et investissement, vont quitter le groupe à la suite des pertes de 4,9 milliards d’euros imputées au trader Jérôme Kerviel, affirme jeudi le site d’informations Mediapart.

Toutefois, une porte-parole de la banque a qualifié de “rumeur fantaisiste” l’information sur une éventuelle mise à pied de Jean-Pierre Mustier, le patron de la Banque de financement et d’investissement de la Société Générale (Societe Generale Corporate and Investment Banking, SG CIB).

Mediapart affirme que M. Mustier, tenu pour responsable de la fraude présumée commise par le jeune trader, devrait quitter la banque “dans les prochaines semaines”. “Une petite dizaine de cadres, responsables hiérarchiques au-dessus de Jérôme Kerviel”, devraient également faire leurs valises, ajoute Mediapart.

Concernant les autres départs, la porte-parole de la Société Générale a renvoyé aux déclarations précédentes de la banque, qui avait indiqué avoir procédé à six licenciements à la suite de l’affaire Kerviel.

Jusqu’à l’affaire Kerviel, Jean-Pierre Mustier, polytechnicien de 47 ans, était considéré comme le dauphin du PDG du groupe, Daniel Bouton.

Cet ancien trader a fait de SG CIB qu’il dirige depuis 2003, le principal moteur de croissance du groupe, bâtissant “une politique osée autour de produits de plus en plus sophistiqués”, selon Mediapart.

Certains en interne lui reprocheraient cependant d’avoir “inculqué une culture absolue du résultat dans tous les services de la banque” et “traité le contrôle des risques comme quantité négligeable”.

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L’ancien trader de la Société Générale Jérôme Kerviel, le 5 février 2008 à Paris (Photo : Martin Bureau)

Jean-Pierre Mustier avait présenté sa démission lors de la découverte de la fraude présumée fin janvier, mais Daniel Bouton lui avait renouvelé sa confiance.

Le PDG Daniel Bouton a affirmé récemment que le groupe Société Générale, qui a dû lever 5 milliards d’euros sur les marchés pour se renflouer, allait “très bien” et n’avait subi aucune “perte de confiance” des opérateurs financiers.

Jérôme Kerviel, un trader de 31 ans, est accusé d’avoir causé la perte frauduleuse la plus importante de l’histoire de la finance imputée à un trader.

Inculpé notamment pour “faux et usage de faux” et “abus de confiance”, il a été remis en liberté à la mi-mars après plus d’un mois de détention.

 17/04/2008 11:01:22 – © 2008 AFP