[18/04/2008 18:29:13] PARIS (AFP) La France doublera “dès cette année son enveloppe d’aide alimentaire en la portant à 60 millions d’euros pour 2008”, soit près de 100 millions de dollars, pour faire face à la crise alimentaire mondiale, a annoncé vendredi le président Nicolas Sarkozy. “Il est urgent d’agir pour renforcer la sécurité alimentaire à un moment où 37 pays connaissent une crise alimentaire très grave. Nous ne pouvons pas rester indifférents à la révolte de ceux qui, dans les pays du sud, ne peuvent plus manger à leur faim”, a déclaré M. Sarkozy, qui s’exprimait à Paris devant des représentants des 16 principales économies de la planète, réunis au Paris au chevet du climat. “Je proposerai prochainement un partenariat mondial pour l’alimentation et l’agriculture. Nous avons besoin d’une coordination accrue des acteurs internationaux, institutions, Etats, secteur privé et ONG”, a-t-il ajouté. “La crise alimentaire appelle des réponses immédiates mais aussi une stratégie ambitieuse d’aide pour l’agriculture. La France entend contribuer activement à la résolution de la crise. Pour faire face à l’urgence, elle doublera “dès cette année son enveloppe d’aide alimentaire en la portant à 60 M d’euros pour 2008, près de 100 M de USD”, a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat a souligné le lien entre crise alimentaire et dérèglements climatiques. “Ces dérèglements sont, de manière croissante, un danger pour la sécurité alimentaire. La raréfaction des ressources en eau, la tension croissante sur les ressources agricoles et halieutiques, aggravée par des phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, sont autant de défis majeurs qui menacent le développement, particulièrement en Afrique”. Il a ainsi cité la guerre au Darfour (est du Soudan) un “mélange explosif de changement climatique qui s’ajoute à la pauvreté”, a-t-il dit. “Il y a urgence et cette urgence doit pousser chacun de nous à dépasser ses positions défensives”, a-t-il poursuivi en rappelant qu’un accord international pour contrer le changement climatique devait intervenir en 2009 à la conférence de l’Onu à Copenhague.
Paris a récemment réitéré son engagement à porter l’aide publique au développement (APD) à 0,7% de son PIB en 2015. Selon l’OCDE, le niveau de cette aide à toutefois baissé entre 2006 et 2007, passant de 0,47% à 0,39% du RNB (une mesure proche du PIB). Des “émeutes de la faim” ont éclaté ces derniers mois dans plusieurs pays, en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes notamment, après la forte hausse des prix des matières premières agricoles. Le président américain George W. Bush a annoncé lundi une aide d’urgence de 200 millions de dollars, tandis que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé la communauté mondiale à prendre des mesures immédiates et à long terme face à la crise alimentaire. Dimanche la Banque mondiale avait lancé un appel à une intervention urgente, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) mettait en garde contre des “conséquences terribles” si l’inflation se poursuit, avec “des centaines de milliers de personnes (qui) vont mourir de faim”. |
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