[19/04/2008 12:21:26] LONDRES (AFP) La Banque d’Angleterre (BoE) annoncera la semaine prochaine un plan de 50 milliards de livres (63 milliards d’euros) visant à dénouer la crise du crédit immobilier, a indiqué samedi la BBC. La banque centrale va racheter aux établissements financiers britanniques pour 50 milliards de livres de crédits immobiliers et les échanger en obligations d’Etat d’une durée d’un an avec possibilité de les proroger jusqu’à un maximum de trois ans, précise la BBC sans indiquer ses sources. Le projet avait déjà été annoncé dans la presse, mais le montant n’était pas connu. Si le chiffre de 50 milliards était confirmé, il s’agirait de la plus importante initiative du genre dans l’histoire du pays, selon la BBC. L’opération vise à desserrer les conditions du crédit dans le pays, rendues difficiles en raison de la crise des prêts hypothécaires à risque (“subprime”) aux Etats-Unis. La BoE espère que cette injection d’argent frais satisfera les besoins des établissements, assouplissant les conditions de crédit entre eux puis envers les particuliers. Le “swap” (échange de dettes ou de créances) entre les banques et la BoE vient également compenser l’effondrement, en août, du marché des obligations adossées à des prêts hypothécaires. Ce dernier avait permis aux établissements britanniques de lever 60 milliards de livres sur le premier semestre 2007. Sa disparition les a ainsi privés d’une importante source de financement, provoquant la hausse du coût du crédit. Le plan de la BoE répond aux pressions du Trésor en vue d’une opération d’envergure visant à empêcher que la crise financière se transforme en véritable récession. La Banque d’Angleterre s’était vue reprocher l’an dernier par une partie des milieux d’affaires et politiques de ne pas avoir suffisamment aidé les banques britanniques engluées dans la crise du crédit, alors que ses homologues comme la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) injectaient des centaines de milliards de dollars dans leurs circuits bancaires respectifs. La situation est particulièrement délicate pour des dizaines de petites “building societies”, des sociétés mutualistes d’épargne qui ont un accès plus restreint au marché que les grandes banques, comme a permis de le souligner une réunion tenue mardi entre le Premier ministre Gordon Brown et les patrons de banques britanniques. Les “building societies”, qui ont accordé 47% des crédits immobiliers britanniques l’an dernier, ne pourront pas bénéficier directement du plan de la BoE, mais cette dernière espère que l’injection d’argent permettra d’abaisser le taux interbancaire et d’ainsi assouplir les conditions générales du crédit. Le choix d’obligations sur un an permet par ailleurs au gouvernement de ne pas devoir inclure ce rachat de crédits dans sa dette publique, à la différence des titres portant échéance sur plus d’un an. |
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