Ce
qui me ferait le plus plaisir, c’est que mes chers lecteurs et lectrices
aillent voir ce petit chef-d’œuvre qui dure environ 150 mn et qui résume
avec talent tout ce qui arrive à nos compatriotes de l’autre côté de la
Méditerrané et par hasard à Sète, cette ville si chère à Brassens qui
voulait que l’on y enterre …. et où le pauvre héros du film a fini par
perdre la vie lamentablement comme il a vécu sous un mur en courant derrière
un mythe …..
Car ce film, c’est 3
films en parallèle qui se recoupent :
– d’abord, c’est
«BIENVENUE CHEZ LES BEURS» où la vedette est cette puissante femme avec sa
belle poitrine nourricière qui nourrit tout le monde avec du couscous au
poisson ; cette mémère est touchante quand elle cherche le SDF qu’elle
alimente … ;
– ensuite, c’est « LA
MAUVAISE GRAINE», ce fils intégré à la société française qui sert de guide
et qui, à l’occasion,
ne se gène pas de faire dévoiler les fesses de la République en s’envoyant
en l’air la femme de l’adjoint au maire, ce qui provoque une
magnifique crise d’hystérie à sa femme ; une Russe blanche ; qui dépend
totalement de lui. Par ailleurs, il est la source de tous les maux et
manquant de courage pour affronter sa réalité, il s’enfuit avec la graine
nourricière, un judas en quelque sorte… ;
– enfin, c’est «LA
FEMME C’EST L’AVENIR DE L’HOMME» comme l’a si bien chanté Ferrat et pendant
que les pauvres épaves d’émigrés papotent et finissent leurs jours dans une
misérable chambre avec un faux muezzin qui chante, elles se battent, sont
tenancières d’hôtel, font du couscous et servent à boire. Et le point
culminant du film est la scène où cette magnifique Hafsia qui, pour faire
attendre les invités, se met a nu et fait un numéro du ventre époustouflant
devant un parterre d’invités européens affamés et saouls. La situation finit
par être sauvée par une autre femme qui fait un autre couscous …….
Et si ce film nous laisse
sur notre faim, il aura au moins fait une victime, le pauvre héros qui
tourne en rond jusqu’à ce que son cœur lâche sous le regard narquois de 3
gosses de banlieues qui symbolisent du haut de leur pont l’inconscience
d’une jeunesse abandonnée à elle-même
Autre chose dans ce film
si éloquent, on ne dialogue pas, ce sont des bribes de paroles que l’on
capte au gré des discussions et qui sont fortement significatifs de cet
Occident qui tourne le dos à ses émigrés.
Pour conclure, je
voudrais rappeler qu’il y a quelques années on accrochait un couscoussier à
une antenne pour capter les chaînes étrangères, espérons que cet énorme
couscoussier finira par capter l’attention de ces gens qui ignorent leur
voisin et qui les regardent de travers, et quand ces derniers veulent faire
un restaurant qui serve du couscous pensent : c’est toujours mieux qu’une
mosquée.
Bravo Berri , Bravo Khechiche, Bravo Hafsia, des couscous comme ça on en
redemande !