Poly Services sur les routes de l’international


Par Mohamed BOUAMOUD

poly-services1.jpgLe
désengagement de l’Etat de certaines activités en faveur de l’entreprise
privée présente le double avantage de contribuer à la création de
l’initiative privée et, partant, de lui permettre d’accéder aux marchés
étrangers si toutefois elle a les moyens et l’ambition d’y parvenir.
S’agissant du secteur des services, il faudrait, en plus des moyens, le
savoir-faire qui, appelé en permanence à être perfectionné, seul est à même
d’assurer la pérennité de l’entreprise et son expansion. Le cas, entre
autres, de Poly Services est significatif dans la mesure où c’est une PME
qui promet, à en juger par ses projets d’extension, de devenir une
multinationale.

 

Elle a été créée à Monastir en 1989 avec pour vocation l’environnement, plus
précisément le nettoyage des locaux administratifs et industriels (usines,
hôpitaux, foyers universitaires, etc.). Avec un capital de 20 mille dinars
au départ, juste un camion et quelques ouvriers, elle serait restée à ce
jour dans les limites de sa taille et de son activité. La décision, en 1994,
portant cession de la part des communes au profit des privés de leurs
activités liées à la collecte des ordures ménagères et le nettoyage des
plages insufflera toute une dynamique au secteur, sans compter la propreté
des villes, but final de l’opération. En répondant à l’appel d’offres, Poly
Services se voit ainsi confier pour cinq ans les services en question pour
onze communes (Monastir, Nabeul, Kairouan, Gabès, DJerba, Kélibia, Korba,
Moknine, Jemmal, Bizerte…). Surtout, elle se voit invitée à acquérir le
savoir-faire nécessaire et, par conséquent, à se doter des équipements y
afférents. La période de cinq ans renouvelable est justement fixée en vue
d’amener les entreprises chargées du dossier de la propreté des villes à se
prévaloir d’un parc engins et matériels toujours opérationnel sinon à la
page. Et dans le même temps, la Société s’est investie de la charge
d’assurer à ses employés une formation continue, tantôt au sein même de
l’usine, tantôt, et au besoin, à l’étranger.

 

Moins de vingt ans plus tard, Poly Services aligne aujourd’hui 250 employés
permanents (et 50 autres en été) pour un capital ramené, depuis, à 1,2
million de dinars, les camions à bennes à ordures nécessitant des
investissements assez lourds, sans parler des charges de représentation dans
chaque ville. De ces sacrifices, se dégageront deux résultats de taille.
D’abord un taux de croissance à deux chiffres constants et oscillant entre
10 et 20% chaque année, mais un chiffre d’affaires porté de 30 mille dinars
en 1990 à 3 millions de dinars en 2007.

 

Tout naturellement, cet état de santé de l’entreprise l’a amenée à chercher
d’autres marchés. C’est le marché libyen qui s’y est prêté le premier. Poly
Services y est déjà présente pour le compte d’une ville. Et les deux
partenaires semblent évoluer vers une société mixte tuniso-libyenne. Mais
c’est le deuxième projet qui est en passe de donner une tout autre dimension
à l’entreprise : l’entrée imminente d’une Société belge pour le traitement
et le recyclage des déchets en engrais. En principe, c’est au courant du
mois de juin 2008 que devra naître une Société tuniso-belge à capital mixte.

 

Bien que toujours au poste de direction de Poly Services, le fondateur, M.
Mohamed Naceur Makhlouf, s’est, depuis 2002, légèrement désengagé au profit
de son fils, Kacem Makhlouf, chargé du développement de l’entreprise et
notamment des relations avec l’international. D’ailleurs, celui-ci a fait
ses études à Montréal (1997 – 2004) précisément dans la section
administration des affaires. De sorte que c’est lui qui a été derrière le
projet libyen, et encore lui pour le projet tuniso-belge.

 

M. Kacem Makhlouf est aussi le président du CJD Monastir depuis un an.