Les prix du brut se stablisent après un double record à Londres et New York

 
 
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Une plate-forme pétrolière dans le Golfe du Mexique

[21/04/2008 17:56:58] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole se stabilisaient lundi soir après avoir établi un double record à Londres et à New York, dans la foulée de nouvelles attaques au Nigeria et après des déclarations de ministres de l’Opep fermant la porte à toute hausse possible de la production.

Les prix du pétrole se sont propulsés à la mi-journée à de nouveaux records historiques: ils ont atteint 117,60 dollars à New York et 114,86 dollars à Londres, avant de refluer légèrement sur des prises de bénéfices.

Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le Brent de la mer du Nord pour livraison en juin cédait 40 cents à 113,52 dollars le baril.

A la même heure, le prix du baril de “light sweet crude” pour livraison en mai perdait 48 cents à New York, à 116,21 dollars.

Les prix ont été stimulés “par les craintes géopolitiques entourant le Nigeria et les commentaires en provenance de l’Opep, qui a de nouveau affirmé sa réticence à augmenter sa production”, a résumé l’analyste Nimit Khamar, de la maison de courtage Sucden.

Ces nouveaux records sont les derniers en date d’une série ininterrompue depuis le début de l’année et ils s’inscrivent, à long terme, dans un cycle haussier ayant vu les prix quintupler en six ans.

Le MEND, principal mouvement armé dans le delta du Niger (sud du Nigeria), a affirmé lundi, dans un courriel à la presse, avoir attaqué dans la nuit deux oléoducs dans le sud du pays qui, selon lui, appartiendraient à la compagnie Shell ou à Chevron.

Vendredi dernier, le MEND avait déjà revendiqué le sabotage d’un important oléoduc de l’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell dans la région, dans un communiqué transmis à l’AFP.

A la suite de ce sabotage, Shell avait annoncé samedi avoir légèrement réduit sa production de brut.

Les prix profitent également de l’intransigeance de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont plusieurs membres participent actuellement au Forum international de l’Energie à Rome.

L’Organisation continue à rejeter toute responsabilité dans la flambée des cours du pétrole et n’entend pas pomper plus de brut pour apaiser un marché qu’elle considère suffisamment approvisionné.

Selon le cabinet spécialisé CGES, l’attitude du cartel pétrolier ne fait rien pour apaiser le marché, au contraire.

“En ce moment l’Organisation ne reconnaît en aucune façon que le monde a davantage besoin du pétrole qu’elle produit et que les réserves doivent se reconstituer massivement”, notaient ainsi dans leur rapport mensuel les analystes de ce cabinet londonien fondé par un ancien ministre saoudien du pétrole.

“Au contraire, l’Opep signale clairement qu’elle va continuer à rechercher des prix élevés”, insiste le CGES.

Le marché s’inquiétait également des répercussions sur l’offre d’une grève dans une raffinerie écossaise. “Une grève de deux jours pour les retraites dans la raffinerie écossaise de Grangemouth, qui produit 200.000 barils par jour, fait craindre une perturbation de la production en Mer du Nord”, notait ainsi Nimit Khamar.

Se faisant l’écho de l’inquiétude des pays consommateurs, le directeur général de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), Nobuo Tanaka, a estimé lundi à Rome que le prix du pétrole “est trop élevé pour tout le monde”.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui représente les intérêts énergétiques des pays consommateurs s’attend à ce que les prix restent durablement installés à des niveaux élevés.

“Même avec des prix élevés, la demande continue d’augmenter”, tirée notamment par les pays émergents, a relevé son directeur, Nobuo Tanaka, lors d’une conférence de presse.

 21/04/2008 17:56:58 – © 2008 AFP