Crise financière : augmentation de capital record pour la banque britannique RBS

 
 
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Logo de la deuxième banque britannique, Royal Bank of Scotland, le 4 août 2007 dans le centre de Londres (Photo : Shaun Curry)

[22/04/2008 12:06:50] LONDRES (AFP) La deuxième banque britannique, Royal Bank of Scotland (RBS), a annoncé mardi la plus grosse augmentation de capital de l’histoire du Royaume-Uni, pour se renforcer après l’acquisition coûteuse d’ABN Amro et de lourdes dépréciations liées à la crise du crédit.

RBS a expliqué dans un communiqué qu’elle allait émettre pour 12 milliards de livres (15 milliards d’euros) d’actions nouvelles.

Le groupe émettra 11 actions nouvelles pour 18 existantes, au prix unitaire de 200 pence, qui représente un rabais de 34,9% par rapport à son cours de clôture de lundi. Les actionnaires sont appelés à approuver l’opération lors d’une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra à la mi-mai.

Cette augmentation de capital a été “entièrement garantie” par les banques Goldman Sachs, Merrill Lynch et UBS, a assuré le groupe bancaire écossais.

La banque projette également des cessions d’actifs non stratégiques, dont celle totale ou partielle de ses activités dans l’assurance, qui devraient lui permettre de regonfler son capital de 4 milliards de livres supplémentaires (nets d’impôts) d’ici la fin de l’année.

Ces mesures visent à porter à plus de 6% contre juste 4% actuellement son niveau de capitaux propres “Core Tier One”, un critère clé de capitalisation très surveillé dans le secteur bancaire.

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Locaux de ABN Amro à Londres (Photo : Chris Young)

Ce niveau a fondu en raison de l’acquisition l’an dernier de la banque néerlandaise ABN Amro pour 71 milliards d’euros – réalisée en commun avec les banques belgo-néerlandaise Fortis et espagnole Santander -, la plus grosse de l’histoire du secteur bancaire.

De plus, la banque a dit qu’elle allait devoir enregistrer 4,3 milliards de livres de dépréciations d’actifs nettes supplémentaires (5,9 milliards de livres avant impôts) en 2008, en raison de la crise du crédit et des turbulences sur les marchés financiers.

Elle n’avait annoncé l’an dernier que 2,5 milliard de livres de dépréciations liée à la crise des “subprime”, les prêts immobiliers américains risqués.

Le groupe s’est néanmoins voulu rassurant, affirmant que son activité “restait satisfaisante, avec pour principale exception un ralentissement dans l’activité marchés de capitaux” de sa division de banque de financement et d’investissement.

RBS a également précisé que les synergies tirées de l’intégration d’ABN Amro étaient conformes à ses plans, et qu’une fois l’augmentation de capital bouclée, elle serait en position de “tirer profit de ses activités tant en Grande-Bretagne qu’à l’international”, et de “saisir ses opportunités de croissance”.

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Le directeur général de la banque britannique RBS, Fred Goodwin, le 15 avril 2008 à Londres (Photo : Ben Stansall)

Le groupe a également l’intention de maintenir en 2008 ainsi qu’à moyen terme le niveau de distribution de dividende de 2007 (qui représentait 45% des bénéfices).

Enfin, la banque d’Edimbourg a tenu à affirmer son soutien au directeur général Fred Goodwin, artisan du rachat d’ABN Amro et accusé par certains d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre.

Selon la presse britannique, plusieurs grands actionnaires sont “furieux” qu’il ait finalement décidé de lancer une augmentation de capital, alors qu’il l’avait très clairement exclu lors de l’acquisition.

“Le conseil d’administration de RBS a pleine confiance dans l’équipe de direction”, affirme le communiqué du groupe.

 22/04/2008 12:06:50 – © 2008 AFP